Nouvelle étape dans le scandale sexuel Rubygate. Mercredi, le parquet de Milan a demandé le jugement immédiat de Silvio Berlusconi. Les procureurs veulent que le président du Conseil italien soit jugé pour recours à la prostitution de mineure et abus de fonction.
Une requête immédiatement dénoncée par le principal intéressé, qui a accusé mercredi le parquet de Milan d'agir "uniquement dans un but subversif". "Ces pratiques sont contraires à la loi, elles vont à l'encontre du parlement", a-t-il dit à la presse, en menaçant de poursuivre en justice l'Etat italien.
Services sexuels d’une jeune Marocaine
Si la demande du parquet devait aboutir, cette procédure accélérée pourrait commencer avant l'été et le Rubygate viendrait s'ajouter à trois procédures pénales contre le Cavaliere.
Cette fois, l'enquête porte sur le recours par Silvio Berlusconi aux services sexuels de Ruby, la jeune Marocaine Karima El Mahroug, quand elle était mineure entre février et mai 2010 et sur son intervention pour la faire libérer après son interpellation en mai pour un vol présumé.
Mais les avocats du Cavaliere défendent la thèse inverse, affirmant que le président du Conseil aurait appelé pour faire relâcher Ruby, convaincu qu'elle était "la nièce du (président égyptien Hosni) Moubarak", pour préserver de bonnes relations avec l'Egypte.
L’affaire au parlement ?
La juge des enquêtes préliminaires, Cristina Di Censo, dispose d'un délai de cinq jours qui peut être prolongé, pour statuer sur la requête du parquet. Sinon, elle peut renvoyer les actes au parquet qui peut redemander un procès par la voie ordinaire, un recours plus long.
La magistrate devra aussi décider si le tribunal de Milan est compétent pour juger. "Le parquet de Milan viole la Constitution", a lancé Niccolo Ghedini, avocat de Silvio Berlusconi, estimant que le Rubygate est du ressort du "tribunal des ministres", une juridiction spéciale mise en place pour juger le Premier ministre pour toute infraction commise dans le cadre de ses fonctions.
Au cas où la juge déciderait un procès immédiat, ses avocats pourraient bien contre-attaquer, en portant l'affaire au parlement. Me Ghedini compte en effet contester la compétence du tribunal de Milan au cours d'un vote à la Chambre des députés, où la coalition au pouvoir est majoritaire.