Depuis des mois, Berlusconi souffle le chaud et le froid en politique. Après avoir annoncé qu'il renonçait à présenter sa candidature au poste de chef du gouvernement lors des législatives de 2013, le "Cavaliere" fait de nouveau en pas en avant au lendemain de sa condamnation.
"Il va y avoir des conséquences. Je me sens obligé de rester dans le champ (politique) pour réformer la planète justice", a-t-il déclaré sur l'une de ses chaînes de télévision, TG5. Certains "citoyens n'ont pas compris ce qui m'est arrivé", a-t-il affirmé.
En revanche, Silvio Berlusconi, actuellement simple député, n'a pas précisé samedi s'il serait à nouveau candidat à une fonction dirigeante ou s'il voulait rester sur le terrain politique en tant que personnalité non élue de la droite italienne.
"Marquer des buts"
Depuis son retrait sous les huées en novembre 2011, le "Cavaliere" entretenait le suspense sur son retour. Mais mercredi, l'ancien chef de gouvernement a indiqué qu'il ne conduirait pas son parti, le Peuple de la liberté (PDL), aux élections du printemps prochain. "Je demeure aux côtés des plus jeunes qui doivent jouer et marquer des buts", avait-il assuré.
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Deux jours plus tard, il était condamné à une peine de quatre ans de prison pour fraude fiscale dans l'affaire Mediaset, peine réduite de facto à un an grâce à une amnistie. Il lui est aussi interdit d'exercer toute fonction publique pendant cinq ans. Ces peines ne sont toutefois pas exécutoires tant qu'un jugement définitif -après appel et arrêt de la Cour de Cassation- n'aura pas été prononcé. Or d'ici-là, les faits ont largement le temps d'être prescrits.
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De la "science-fiction"
Ses avocats ont déjà annoncé qu'ils déposeraient un recours en appel d'ici au 9 ou 10 novembre. "Ce qui m'est reproché est de la pure science-fiction", estime Sivlio Berlusconi. "Entre 2006 et 2010, j'ai versé 5,44 milliards (d'impôts, ndlr)", explique l'un des hommes les plus riches d'Italie, qui rappelle qu'il est "l'un des principaux contribuables italiens".
Le "Cavaliere" s'insurge aussi contre les termes très durs employés dans leurs motivations par les magistrats, qui y parlent notamment de sa "capacité particulière à commettre des délits". "C'est la partie la plus incroyable des motivations. Je ne suis pas d'un âge très vert. Je pense avoir démontré que j'étais un bon entrepreneur, qui est arrivé à avoir 56.000 collaborateurs", plaide-t-il.
"J'ai été président du Conseil pendant presque dix ans, je suis le seul personnage de la politique mondiale à avoir présidé trois fois le G8. Je suis un très bon père de cinq enfants et très bon grand-père de six petits-enfants. Et puis j'ai un casier judiciaire vierge. C'est incroyable ce que les juges affirment", s'indigne-t-il.
>> A écouter : la chronique d'Emmanuel Faux :