Après sa démission, que va faire Silvio Berlusconi de son temps libre ? Un come-back en politique est l'hypothèse la plus probable, même si les observateurs notent que ses options sont multiples : une retraite sous les tropiques, la gestion de son équipe de football et dans le pire des cas la prison.
Un come-back possible
Malgré sa démission samedi sous les huées, l'hyper-médiatique Cavaliere ne compte pas rester dans l'ombre. A 75 ans, Silvio Berlusconi, qui dominait la scène politique nationale depuis près de 20 ans, ne se voit pas en retraité : "peut-être que je donnerai un coup de main dans les campagnes électorales, j'ai toujours été très bon à ça".
On aurait tort en effet d'enterrer trop vite l'animal politique. Peu d'experts politiques osent l'éliminer d'ores et déjà de leur tableau de bord. Il reste en effet député du Peuple de la Liberté (PDL), le parti qu'il a fondé, jusqu'à la fin de la législature en 2013.
Trois procès en cours
Il pourrait également s'exiler afin d'échapper à ses ennuis judiciaires, comme l'avait fait son mentor en politique, Bettino Craxi. Ce dernier, président du Conseil socialiste dans les années 80, avait fui le scandale en Tunisie avant d'être condamné par contumace à 27 ans de prison pour corruption. Il y est mort en 2000.
Berlusconi, lui, fait actuellement l'objet de trois procès - pour évasion fiscale, corruption, abus de pouvoir et relations sexuelles rétribuées avec une mineure - et à ce titre peut difficilement se passer de son immunité parlementaire.
Dans une conversation saisie lors d'une écoute téléphonique, Silvio Berlusconi avait qualifié en juillet dernier l'Italie de "pays de merde". "Dans quelques mois je vais partir", avait-il ajouté. Dans cette hypothèse, il pourrait se rendre à Antigua, qui n'autorise pas les extraditions et où le magnat des médias possède un luxueux complexe de villas.
Un exil improbable
Mais pour les commentateurs politiques, l'ex-président du Conseil, qui au début de sa carrière a animé des croisières, est incapable de renoncer aux projecteurs pour une vie paisible de retraité dans les îles. "Il pourrait être contraint de rester en politique pour sauver ses entreprises et conserver une sorte de bouclier juridique" pour sa famille qui héritera de l'empire, analyse Peter Gomez, auteur de plusieurs livres sur le Cavaliere.
"Tout dépend de ce que vont lui demander ses enfants. Sa fille Marina (l'aînée, présidente de la holding familiale Fininvest et du géant de l'édition Mondadori) a dit clairement qu'elle n'était pas prête à être moins riche ou moins puissante", a noté Peter Gomez.
"Berlusconi veut être le leader de l'opposition. Nombreux sont ceux qui pensent que cela le rendrait plus intouchable que jamais", a-t-il ajouté.
Sergio Rizzo en revanche n'exclut pas un retour de Silvio Berlusconi dans le monde de l'entreprise tout en conservant son immunité de député. Grand fan de football, il n'a pas exclu de redevenir président de l'AC Milan, le club dont il est propriétaire et qui a remporté le championnat d'Italie en 2011.