Sur la sellette en raison de multiples affaires de mœurs et de plusieurs procédures judiciaires, Silvio Berlusconi a réussi à se maintenir au pouvoir. Son gouvernement a obtenu mardi la confiance du Sénat puis de l'Assemblée nationale, mais ses marges de manœuvre s'annoncent très limitées.
Le premier acte de ce vote de confiance s'est déroulé mardi matin au Sénat. Silvio Berlusconi a obtenu un vote favorable de la part de 162 sénateurs sur 308. Ce soutien du Sénat était attendu, puisque le "Cavaliere" y dispose d'une confortable majorité avec l'appui de la Ligue du nord, parti populiste et anti-immigrés dont le fief se trouve dans le nord du pays.
Le vote au Parlement bien plus incertain
Pour voir son gouvernement reconduit, Silvio Berlusconi devait obtenir un vote de confiance des deux chambres. Or le vote à la Chambre des députés, mardi en début d’après-midi, a été bien plus serré : le parti du président du Conseil n'a remporté le scrutin que de trois voix. La motion de défiance a été rejetée par 314 voix contre 311 et deux abstentions.
"Heureusement que Berlusconi existe. S'il n'existait pas il faudrait l'inventer. Je veux vous dire que la saison de Berlusconi n'est pas finie", a déclaré, lyrique, Fabrizio Cicchitto, chef des députés du Peuple de la liberté (PDL), le parti de Silvio Berlusconi, lors du débat à la chambre basse. "Je veux dire aussi à Gianfranco Fini que celui qui brise l'unité de la droite aujourd'hui commet une erreur politique et se met en contradiction avec le vote populaire", a-t-il ajouté. 35 députés dissidents du PDL ont rejoint il y a peu son ex-allié Gianfranco Fini dans le but de mettre en minorité le "Cavaliere" en votant une motion de censure.
La suite s'annonce compliquée
Le vote du Parlement s'est déroulé dans une capitale quadrillée par la police qui a répliqué avec des gaz lacrymogènes aux lancers de pierres et d'oeufs des étudiants. Pour les commentateurs, le vote du Parlement marquera de toute manière la fin d'un chapitre de l'histoire politique du pays.
Pour le Cavaliere, si le risque de voir son gouvernement chuter est écarté, la poursuite de sa politique s'annonce bien plus compliquée. Il dispose d'une majorité infime pour faire passer ses réformes et devra donc négocier au cas par cas avec des élus pour faire adopter des lois. Ces dernières semaines, le gouvernement a été mis en minorité à de nombreuses reprises sur des projets de loi, dont la réforme de l'université ou le fédéralisme fiscal. Et Berlusconi a d'autres projets en cours d'élaboration dont une réforme de la justice, controversée, à laquelle il est très attaché.