Berlusconi se pose en rassembleur

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
Il Cavaliere a invité jeudi les députés à le soutenir, avant le vote de confiance, vendredi.

Silvio Berlusconi n’a plus grand chose à perdre. Empêtré dans différents scandales judiciaires, mis à mal par sa majorité politique, Il Cavaliere a tenté un ultime coup de poker, jeudi, demandant aux députés de lui renouveler leur confiance, lors d'un vote, qui aura lieu vendredi.

"Pas d'alternative à ce gouvernement"

"Sur le plan politique il n'y a pas d'alternative à ce gouvernement", a assuré le chef du gouvernement italien, se posant comme unique solution pour sortir l'Italie de la crise. "Qui peut croire qu'un gouvernement technique pourrait avoir plus de force que le nôtre pour adopter des mesures impopulaires", a-t-il dit, répondant aux rumeurs sur la possible formation d'un gouvernement transitoire chargé de réaliser une réforme électorale et mener le pays vers des élections anticipées. "Les temps imposés par les marchés" financiers "sont incompatibles" avec une campagne électorale en ce moment, a assuré Silvio Berlusconi.

Le président du Conseil italien, dont la démission a été une nouvelle fois réclamée par l'opposition, a consenti mardi à demander la confiance au Parlement, après une défaite sur une loi qui devrait formaliser les dépenses de l'Etat. Il Cavaliere a soutenu qu'il s'agissait d'un "accident" dû à l'absence de plusieurs députés au moment du vote. Mais les observateurs estiment que certains absents, parmi lesquels le ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, en conflit larvé avec Berlusconi, ont voulu signifier le malaise au sein de la coalition.          

Plus seul que jamais

Même le président italien, Giorgio Napolitano, ne soutient plus Silvio Berlusconi. Ce dernier a exprimé mercredi ses profondes inquiétudes concernant la solidité de sa coalition et sa capacité à prendre les décisions indispensables au pays, notamment la mise en œuvre de la réforme économique, indispensable au pays.

Silvio Berlusconi n’en est pas à son premier vote de confiance. Avec son gouvernement, il l’a déjà posé une cinquantaine de fois depuis son retour au pouvoir, en 2008. Le dernier en date remonte au 14 septembre et était destiné à accélérer l'adoption d'un plan d'austérité, qui vise à ramener le budget à l'équilibre en 2013.

Dans le pays, les analystes estiment que le gouvernement ne chutera pas sur ce vote de confiance mais soulignent que sa capacité à prendre des décisions, alors que l'Italie est sous la pression des marchés financiers, restera très faible.