Silvio Berlusconi, 74 ans, va-t-il être contraint à une retraite politique précipitée ? L’avenir du président du Conseil italien se joue mardi au Sénat et à la Chambre des députés où va être organisé un vote de confiance. S’il est mis en minorité, Silvio Berlusconi devra quitter le pouvoir et s’exposera de nouveau à la menace des juges qui enquêtent sur lui.
Une alliance de dernière minute
Le Cavaliere a bien compris l’urgence de la situation. Lundi, il a tendu la main "aux centristes et à tous les modérés" dans un ultime effort pour rester en place. Il leur a proposé d’élargir son futur gouvernement vers le centre s’ils lui permettent de mettre en échec la motion de défiance.
En guise d’argument principal, le président du Conseil italien a insisté sur le fait que "le pays a besoin de stabilité pour mener les réformes nécessaires", en pleine tempête sur les marchés et la zone euro.
Mais le malaise est plus profond et une simple alliance stratégique de dernière minute pourrait ne pas suffire. Pendant des années, les Italiens ont tout pardonné à Silvio Berlusconi. Mais aujourd’hui, il écoeure jusqu’à ses partisans avec ses frasques sexuelles et ses promesses non tenues comme sur la reconstruction de l’Aquila, la ville détruite par un tremblement de terre.
Un vote très serré
Les pronostics sont très incertains, tout pourrait se jouer à quelques voix seulement, quelques députés pouvant tout faire basculer.
Mais s'il est mis en minorité, Silvio Berlusconi devra démissionner. A charge alors pour le président italien Giorgio Napolitano soit de tenter de former un nouveau gouvernement, soit de dissoudre le Parlement pour des législatives anticipées. Dans les deux cas, Silvio Berlusconi a en sa faveur un atout de taille : l’absence d’alternative crédible, notamment à gauche où aucun leader charismatique ne porte la colère exprimée par des dizaines de milliers d’Italiens réunis dans les rues de Rome samedi dernier.