Bersani, c'est l’anti-Berlusconi

Contrairement à son rival Silvio Berlusconi, Pier Luigi Bersani n'est ni glamour, ni flamboyant. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
PORTRAIT -

Cet ex-communiste pourrait devenir le prochain chef du gouvernement italien.

Face au flamboyant Berlusconi, Pier Luigi Bersani semble singulièrement dénué de charisme. Le candidat de la gauche est pourtant donné favori pour les élections législatives qui se tiendront en Italie les 24 et 25 février. Malgré la remontée de son rival, Pier Luigi Bersani était toujours crédité d’une avance de 2,5 à 4,5 points dans les derniers sondages. Portrait de ce candidat qui se définit comme un "pragmatique".

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Lui aussi est un candidat "normal". Pier Luigi Bersani n’est pas très charismatique et il le sait. Comme un certain François Hollande en France, il a choisi de jouer la carte de l’homme "normal" face à un adversaire amateur de paillettes et de coups d’éclat, analyse Le Monde. Âgé de 51 ans, il est marié depuis 1980 à la même femme, quand Silvio Berlusconi multiplie les conquêtes. Pier Luigi Bersani, visage rond et crâne dégarni, se dit aussi fier de ses origines modestes. Sur son site, il met d’ailleurs en avant une photo de lui enfant avec ses parents, devant la station-service de son père, mécanicien en Emilie-Romagne.

© CAPTURE D'ECRAN BERSANI2013.IT

Ex-communiste… Pier Luigi Bersani semble avoir l’activisme politique dans le sang : sa première action remonte à son enfance, quand il a organisé une grève avec d’autres enfants de chœur pour protester contre l’usage fait de l’argent de la quête par sa paroisse, raconte le Guardian. Diplômé de philosophie, il tente une brève expérience en tant qu’enseignant puis décide de se consacrer entièrement à la politique, au sein du Parti communiste italien. Mais en 1991, ce parti s’effondre en même temps que l’URSS. Pier Luigi Bersani rejoint alors le Parti démocrate de la gauche, devenu depuis 2007 le Parti Démocrate (PD). Habile tacticien, il prend la tête du PD en 2009. Devenu président de sa région natale en 1993, il entre au gouvernement de Romano Prodi en 1996, comme ministre de l’Industrie. Il se voit ensuite confier d’autres maroquins : les Transports, puis le Développement économique.

© REUTERS

… aux accents libéraux. Pier Luigi Bersani n’aime cependant pas s’appesantir sur son passé communiste. Il promeut aujourd'hui une vague de privatisations dans divers secteurs économiques. Dans ses discours, il dit vouloir maintenir le cap de la "rigueur et la crédibilité" mis en avant par Mario Monti, le chef de gouvernement sortant.

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L’électorat catholique flatté. Le candidat de la gauche se dit fan du groupe de rock AC/DC, mais il a un autre héros : le pape Jean XXIII, qui fut à l’origine du concile Vatican II. Une figure encore très populaire en Italie, qui permet à Pier Luigi Bersani de marquer des points auprès des catholiques, dans une période où la campagne électorale est bousculée par l’annonce-choc de la démission du pape.

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