Beyrouth : l'attentat a fait 8 victimes

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Charles Carrasco avec agences , modifié à

L'attaque, qui a eu lieu vendredi, a visé une rue très fréquentée du quartier chrétien.

Beyrouth n'avait plus connu d'attentat depuis janvier 2008. Mais vendredi, le Liban a renoué avec la violence dans une nouvelle attaque à la voiture piégée qui a fait huit morts selon un bilan désormais officiel, et 78 blessés dans le centre de la capitale. L'attentat, qui a eu lieu dans une rue près de la place Sassine, dans le quartier chrétien d'Achrafieh, a provoqué d'énormes destructions et des scènes de panique.

>> Mise à jour, 17h48 : Parmi les victimes, figure le chef des renseignements des Forces de sécurité intérieure. Le général Hassan est un proche de Saad Hariri, chef de l'opposition libanaise hostile au régime de Damas.

Selon l'agence, l'explosion s'est produite à une heure de pointe, à 200 mètres d'un bureau des Kataëb (Phalanges), parti chrétien de l'opposition libanaise hostile au régime syrien de Bachar al-Assad. Mais on ignore pour l'instant si la bombe visait un responsable politique en particulier.

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"Cela me rappelle les attentats durant la guerre"

Cette attaque a laissé place à des scènes de désolation dans le quartier. Deux immeubles ont été entièrement dévastés, un autre était en feu. Les volontaires de la Croix-Rouge faisaient sortir des blessés, le visage ou le corps ensanglanté et les passants sont sous le choc. Dans les rues, des carcasses de voitures calcinées étaient visibles et des vitres brisées jonchaient le sol. Des pompiers et des membres de la défense civile entraient dans les immeubles à la recherche d'autres victimes, ce qui pourrait alourdir le bilan.

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"Nous avons entendu une puissante explosion. Nous avons senti le sol trembler sous nos pieds", a expliqué Roland, 19 ans. Non loin, une jeune femme de 25 ans sous le choc s'écriait "maman, maman", en recherchant sa mère dans les décombres. "Cela me rappelle les attentats durant la guerre civile (1975-1990, ndlr) et durant la période post-guerre", déplorait une infirmière, Rahmé, venue secourir les blessés.

L'ombre de la Syrie

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Cet attentat survient alors que la guerre fait rage entre les rebelles et les troupes du régime de Bachar al-Assad en Syrie voisine, autrefois puissance de tutelle au Liban, après la guerre civile (1975-1990).

Elle a dû mettre un terme officiel à sa présence militaire chez son voisin après l'attentat qui a coûté la vie au Premier ministre sunnite Rafic Hariri en février 2005 à Beyrouth.

>>> A écouter : Le destin du Liban est lié à celui de la Syrie

La guerre civile qui a éclaté en Syrie à la suite du soulèvement contre le régime alaouïte en mars 2011 a ravivé les tensions au Liban entre mouvements politiques et communautés confessionnelles, notamment à Tripoli, dans le nord du pays.

De son côté, Damas a condamné un acte "terroriste" et "lâche". "Ces attentats sont injustifiables où qu'ils se passent", a réagi le ministre syrien de l'Information, interrogé par la télévision officielle.