Le débat des colistiers a été beaucoup plus musclé qu'entre Obama et Romney, les candidats en titre. L'expérimenté Joe Biden, 69 ans, six fois sénateur, et Paul Ryan, 42 ans, élu sept fois au Congrès, ont eu de vifs échanges dans la nuit de jeudi à vendredi à Danville, dans le Kentucky. Une semaine après le débat raté du président sortant, son bras droit, Joe Biden, pugnace et très décontracté, a rassuré son camp face à Paul Ryan qui n'a pas commis de faute majeur.
• L'attaque de Benghazi. Les deux débateurs se sont affrontés sur les responsabilités de l'administration dans l'attaque du consulat de Benghazi, en Libye, le 11 septembre où l'ambassadeur américain a été tué.
> Biden : "Nous irons jusqu'au fond de l'affaire, et où que nous mènent les faits, et quels qu'ils soient, nous en ferons part aux Américains, car quelles que soient les erreurs qui ont été faites, elles ne seront pas répétées", a-t-il lancé, dénonçant les "foutaises" de son adversaire.
> Ryan : Le colistier républicain a reproché à l'administration d'avoir changé de version sur le scénario de l'attaque. Il a "fallu deux semaines au président pour reconnaître qu'il s'agissait d'une attaque terroriste".
• L'arme nucléaire. L'Iran, l'Afghanistan et la Syrie ont aussi fait l'objet d'un échange vif autour de la politique étrangère de Barack Obama depuis sa prise de fonctions. Le républicain a affirmé que la sécurité des Etats-Unis avait été affaiblie en quatre ans.
> Ryan : "Nous ne laisserons pas les Iraniens avoir l'arme nucléaire. Quand Barack Obama a été élu, (les Iraniens) avaient assez de matériel nucléaire pour fabriquer une bombe. Aujourd'hui, ils en ont assez pour cinq", a accusé Paul Ryan.
> Biden : "Incroyable !", a répliqué l'actuel vice-président. "Les Israéliens et les Etats-Unis, ainsi que tous les services de renseignement militaires arrivent aux mêmes conclusions quant au fait de savoir si l'Iran est proche d'avoir une arme nucléaire. Ils en sont encore assez loin", a répondu Joe Biden.
• Les classes moyennes. Paul Ryan a profité du débat pour faire le procès de l'administration Obama sur l'emploi et l'économie, promettant que Mitt Romney n'augmenterait pas les impôts.
> Ryan : "Ils ont hérité d'une situation difficile mais nous allons dans la mauvaise direction. L'économie boîte. (...) Ce n'est pas ce à quoi une vraie reprise ressemble. (...) Quand Barack Obama a été élu, son parti contrôlait tout. Ils avaient le pouvoir de faire tout ce qu'ils voulaient et regardez où nous en sommes".
> Biden : "L'économie était en chute libre, 9 millions de personnes ont perdu leur emploi. On savait qu'on devait agir pour la classe moyenne, c'est ce que nous avons fait, nous avons réduit les impôts pour la classe moyenne et nous avons sauvé General Motors. (...) Nous ne pouvons pas nous permettre (de réduire les impôts) pour les gens qui gagnent plus d'un million de dollars. Ils n'en n'ont pas besoin. La classe moyenne en a besoin".
• Le dernier mot à Nicole Bacharan, spécialiste des Etats-Unis et consultante pour Europe 1 : "Ryan, le plus jeune, a bien tenu le choc face à un Joe Biden plus agressif".