Si on en croit une légende urbaine tenace, il y aurait à New York autant de rats que d'habitants, soit près de huit millions… mais ces petits rongeurs, tant détestés, ont-ils survécu aux inondations ? En fait, personne ne sait combien de rats New York abrite dans ses entrailles. Pour Rick Ostfeld, spécialiste des pathologies liées à l'environnement à l'Institut Cary pour l'étude de l'écosystème, il est tout aussi vain d'essayer de prédire l'effet de l'ouragan sur cette population.
"Le rat nage très bien "
"Les rats ont tendance à s'installer dans les parties très basses des villes qui sont les plus exposées aux inondations. Donc un certain nombre de rats seront tués, noyés", explique-t-il. "Mais je pense qu'ils seront relativement peu nombreux : le rat nage très bien et peut trouver refuge en hauteur". Les rats survivants vont chercher de nouvelles cachettes. Ils vont devoir s'adapter à un nouvel environnement et rétablir un certain ordre social. "Mais une fois ces structures sociales rétablies, ils vont recommencer à se reproduire", souligne le spécialiste.
Peut-être serait-il temps d’envisager une "nouvelle cuisine" ?
Pour Bora Zivkovic, biologiste et journaliste à la revue Scientific American, "les rats, particulièrement les jeunes, qui se trouvaient dans les zones les plus vite envahies par les eaux ou n'avaient pas d'échappatoire facile, ont dû se noyer". Par contre, ceux qui ont gagné la surface vont se goinfrer.
Avec des réfrigérateurs à l'arrêt faute d'électricité, les New-Yorkais "vont jeter beaucoup plus de nourriture, à toutes les heures du jour et de la nuit", explique Bora Zivkovic. "Je suppose aussi que le ramassage des poubelles sera moins efficace pendant un moment, donc il y aura plein de nourriture disponible dans les sacs poubelles et sur les trottoirs".
Des gangs de rats
Mais la vie ne sera pas facile pour les nouveaux arrivants : ils "vont se heurter à la population locale" qui défendra son territoire. "Ces affrontements détermineront qui seront les rats dominants, qui restera et qui devra aller s'installer ailleurs".
Bora Zivkovic se veut rassurant : la "ratpocalypse" n'est pas pour demain. "La plupart des rats vont essayer de rentrer chez eux quand les eaux baisseront. Ils sont farouchement attachés à leur territoire et à leur groupe et même déplacés très loin ils peuvent retrouver leur chemin". Et si la reprise des accouplements frénétiques entre rongeurs devrait ramener rapidement la population à son niveau d'avant l'ouragan, "il n'y a pas de raison de croire que celle-ci va augmenter". Ouf, on est rassuré !