L'INFO. L'armée algérienne a mené l'assaut final, samedi, sur le complexe gazier d'In Amenas, où se déroulait depuis quatre jours une prise d'otages impliquant des centaines d'employés algériens et étrangers. Alger, tout comme la Norvège ou la Grande-Bretagne, a confirmé que l'opération pour reprendre le contrôle du site était terminée. Pour autant, de nombreuses zones d'ombre n'ont pas encore été levées. Et pour cause : hormis la télévision publique algérienne, les médias sont interdits d'accès au complexe.
Quel est le bilan ? Vingt-cinq corps d'otages ont été découverts dimanche par les forces spéciales algériennes qui sécurisaient le site gazier, a-t-on appris auprès de la télévision privée algérienne Ennahar. Interrogé, son patron Anis Rahmani a précisé qu'il s'agissait "des corps de 25 otages", citant une source sécuritaire. Ce qui porte à 48 le nombre d'otages tués selon les forces algériennes. Mais le bilan pourrait encore s'alourdir, étant donné que les forces algériennes n'ont pas achevé d'examiner les lieux.
Combien de Français sont morts ? Un Français au moins fait partie des victimes. Il s'agissait de Yann Desjeux, un ancien des forces spéciales françaises. Originaire du pays basque, il appartenait au premier régiment de parachutistes d'infanterie de marine (1er RPIMa) de Bayonne. Co-gérant d'un restaurant à Anglet, dans les Pyrénées-Atlantiques, il s'était également reconverti dans des missions de sécurité privée. On ignore encore sa fonction exacte sur le site d'In Amenas. Trois autres concitoyens, présents sur le site, ont eu la vie sauve.
Quel pays est le plus affecté? Avec les éléments dont on dispose pour le moment, il semblerait que ce soit le Japon. Parmi les cadavres déposés à la morgue, douze sont des Japonais. Interrogée sur les nationalités des autres victimes de cette attaque, cette source a indiqué que "pour le reste, nous sommes en train de vérifier". Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a déclaré samedi matin que la prise d'otages était un acte "ignoble" que le Japon "ne pardonnera jamais". François Hollande a exprimé "l'entière solidarité de la France à l'égard du Japon" lors d'un entretien téléphonique dimanche avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe. Le Royaume-Uni déplore la perte de cinq ressortissants, et la Norvège est sans nouvelle de cinq des siens également.
Qui étaient les terroristes? Le gouvernement algérien affirme que les 32 preneurs d'otages provenaient de six nationalité : malienne, tunisienne, égyptienne, canadienne, française et d'une autre nationalité inconnue. Cinq d'entre eux "ont été arrêtés ce matin" dans l'usine gazière, mais "trois autres sont en fuite", a déclaré le patron d'Ennahar, Anis Rahmani, généralement bien informé des affaires de terrorisme.
Pourquoi l'Algérie n'a-t-elle pas négocié ? On ignore encore ce qui a conduit l'armée algérienne à attaquer le site seulement 24h après le début de la prise d'otages, de surcroit seule. Washington, Londres et Oslo regrettent d'ailleurs de ne pas avoir été mises au courant à l'avance de la décision d'attaquer. La France, par la voix de François Hollande, a elle simplement estimé que l'Algérie avait eu "les réponses" les "plus adaptées" car "il ne pouvait y avoir de négociation" avec les preneurs d'otages. Invité dimanche du Grand rendez-vous Europe 1, i> tele et Le Parisien, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a lui indiqué qu'il "partageait" le point de vue de François Hollande. "Il faut avoir à l'esprit que les terroristes, très nombreux, qui ont attaqué ce dépôt gazier sont des tueurs. La situation était épouvantable. Les décisions ont été prises par les autorités algériennes et je suis un peu heurté lorsqu'on a l'impression que ce sont les Algériens qui sont mis en cause alors qu'ils ont dû répliquer à des terroristes."