L’ENQUÊTE. Depuis bientôt deux semaines, des enquêteurs s’échinent à essayer de trouver une trace du Boeing 777 de la Malaysian Airlines qui a disparu des écrans radar. Depuis ce week-end, un record de 26 pays participent à cette traque au gros porteur, qui a fait disparaître avec lui 239 personnes. Et pourtant, l’enquête a pris clairement du retard.
Et si nous coopérions ? C’est seulement onze jours après la disparition de l’avion que la Malaisie a fini par demander à ses voisins de partager leurs données militaires dites sensibles. Selon un haut diplomate de la région, les gouvernements et les armées voisines étudient désormais cette possibilité. "La balle est dans le camp des autres pays, maintenant", a estimé un responsable du gouvernement malaisien. "Ils doivent décider quel type de données militaires ou autres ils sont disposés à partager avec nous."
Mais la méfiance pourrait bien empêcher cette coopération renforcée. "Les échanges d’informations et de renseignement sont très sensibles dans cette partie du monde où il y a beaucoup de méfiance et des problèmes de souveraineté", a expliqué Ian Storey, chercheur à l’institut des Etudes du Sud-Est asiatique à Singapour.
"Vous ne nous avez rien demandé". Autre retard à l'allumage : comme l’avait repéré le site Slate, l’armée thaïlandaise a mis plus de dix jours avant de fournir une information très importante. Les radars thaï ont repéré un appareil non identifié quelques minutes après le dernier message radio du vol MH370.
La Thaïlande a expliqué n’avoir pas "porté attention" à cette information, en ajoutant que "la Royal Thai Air Force ne s’intéresse qu’aux menaces faites à l’encontre de notre pays, ce qui ne nous apparaît pas comme tel. Nous l’observons donc sans prendre de mesure", a précisé un porte-parole. En somme, Bangkok n’a pas jugé nécessaire de signaler d’elle-même l’information à la Malaisie et a attendu que Kuala Lumpur lui pose la question.
Associated Press ajoute que, selon la Thaïlande, "l’avion n’a jamais pénétré l’espace aérien thaïlandais et que la demande d’informations initiale de la Malaisie, dans les tous premiers jours, n’était pas spécifique."
L’armée malaisienne pas plus réactive. Mais l’armée thaïlandaise n’est pas la seule à mettre du temps à réagir. Les responsables malaisiens ont également reconnu que les radars militaires ont bien identifié l'avion au moment de sa disparition tout en expliquant qu'aucune mesure n'a été prise dans l'urgence car il ne semblait pas "hostile". Une faute potentiellement lourde de conséquences puisqu'aucune trace de l'avion n'a été repérée depuis.
Depuis la disparition de l’avion, dont les deux tiers des passagers étaient des Chinois, Pékin critique vertement Kuala Lumpur pour sa gestion jugée désastreuse de la catastrophe. Les autorités malaisiennes, peu enclines à la transparence, y répondent, elles, par des explications embrouillées sur leurs manquements dans cette affaire.
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