L’INFO. Depuis jeudi, une armada de navires et d’avions ultrasophistiqués sillonne le sud de l’océan Indien, où ont été repérés des débris qui pourraient bien provenir du Boeing 777 de Malaysia Airlines. Lundi matin, c’est un avion militaire chinois qui a détecté des "objets" relativement grands, de forme carrée et de couleur blanche, jugés intrigants. On ne sait toujours pas si ces objets sont bien des débris de l’avion qui s’est volatilisé le 8 mars dernier. La Malaisie a indiqué que deux objets repérés par des avions australiens pourraient être atteints lundi "d'ici à quelques heures". En attendant, pour Bernard Chabbert, consultant aéronautique d’Europe 1, la prudence s’impose.
Des observations dans la zone. D'après les autorités malaisiennes, le navire australien "HMAS Success" se trouve à proximité de l'endroit où des avions de recherche australiens ont repérés d'autres possibles débris. Les objets pourraient être récupérés "d'ici à quelques heures ou demain [mardi] matin au plus tard". Dimanche soir, un satellite français avait également détecté des "objets", qui se trouvent toutefois en dehors de la zone de recherche.
Des "objets" repérés par satellite le 22 mars :
A Chinese satellite has spotted a large object floating in the Indian Ocean http://t.co/X7RLCQ7ovE#MH370pic.twitter.com/XshpmgDfYn— Mashable (@mashable) March 22, 2014
Un appareil civil a en outre aperçu samedi d’autres éléments, qui ressemblent à une palette en bois et à des sangles. Autant d’observations qui s’ajoutent à celles obtenues par satellite la semaine dernière et qui ont fait dire à Tony Abbott, le Premier ministre australien, qu’il y avait des "signes très crédibles" et "un espoir croissant […] de savoir ce qu’il est advenu de l’avion".
"Pire qu’une meule de foin". Mais pour Bernard Chabbert, il est actuellement "impossible de savoir s’il y a vraiment de l’espoir". Dans la zone de recherches, "la météo est mauvaise", la mer "très, très agitée" et "il y a un cyclone à proximité, à quelques centaines de kilomètres". En clair, "on est dans la pire des situations pour retrouver des morceaux d’avion dont on sait que la flottabilité n’est pas garantie". Un morceau d’aile peut par exemple flotter un certain temps. Mais "s’il est brisé, s’il y a une entrée d’eau", de "flotteur naturel" peut aussi s’enfoncer dans l’océan après avoir flotté un certain temps. Certains débris peuvent donc avoir déjà coulé. D’autres peuvent flotter "sinon indéfiniment, du moins très longtemps", comme par exemple des débris de sièges, avec des coussins qui flottent. Dans ce cas, souligne le consultant, "ce sont des aiguilles dans bien pire qu’une meule de foin".
Un "traqueur" de boîtes noires. D’importants moyens ont été mobilisés pour retrouver l’avion, dont la présence dans cette zone n’a toujours pas été confirmée. Dix avions sont engagés lundi, dont deux P3 Orion japonais et deux Iliouchine IL-76 chinois. Des navires militaires et marchands croisent dans la zone de recherche, qui couvre une aire totale de plus de 68.000 km2, dans l’espoir de récupérer les objets repérés depuis l’espace. Lundi matin, la marine américaine a aussi annoncé avoir dépêché sur place un "traqueur" de boîtes noires, capable de repérer ces précieux éléments par 6.000 mètres de fond au maximum.
LA DÉCLARATION - L'"espoir" du Premier ministre australien
LA QUESTION - Comment fait- pour retrouver un avion disparu en mer ?
SATELLITE - Cet objet retrouvé par le satellite chinois est à l'origine des recherches
RECHERCHES - Les recherches auraient pu être facilitées