Boko Haram, la secte islamiste qui a revendiqué l’enlèvement de sept Français au Cameroun, chasse sur un nouveau terrain : la jeunesse camerounaise. C’est le constat que fait chaque jour l’imam du quartier de la briqueterie de la capitale Yaoundé. Quand cet homme écoute ses fidèles, rassemblés dans la mosquée du quartier, ils lui disent que la secte recrute.
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"Nous avons beaucoup d’inquiétude car ils font du lavage de cerveaux. Ils vident tout ce que tu as dans ta tête", explique le religieux, au micro d’Europe 1. "Et on ne peut pas accepter ça !", ajoute-t-il, confiant que des jeunes viennent le voir, parfois, pour lui dire que Boko Haram les attire. Mais pour cet imam, les islamistes "ont dépassé les limites et ça, ça me rend malade !", s'indigne-t-il.
"Ils peuvent se fondre dans la population"
Les recruteurs sont en fait des hommes en cavale, membre de la secte islamiste, recherchés au Nigeria. Cela fait plusieurs mois qu’ils passent la frontière. "Ce sont un certains nombre de militants qui sont implantés de manière dispersée dans des villes, dont Yaoundé", s’inquiète le politologue Mathias Nguini. "On doit être vigilant, car ils peuvent se fondre dans la population", prévient-il, estimant que la menace représentée par Boko Haram, au Cameroun, est "sérieuse".
Aujourd’hui, des dizaines de membres de la secte religieuse sont en prison au Cameroun. C’est pour obtenir leur libération que le groupe a choisi d’enlever sept membres d’une même famille française, la semaine dernière dans le nord-ouest du pays.