L'acquittement, ou, à défaut, la peine "la plus clémente possible" : c'est ce qu'a plaidé, vendredi matin, la défense d'Anders Breivik, l'auteur de la tuerie à Oslo et Utoeya, en Norvège, qui avait fait 77 morts en juillet dernier. Le jugement a été mis en délibéré, le verdict est prévu pour le 24 août.
Feir Lippestad, l'avocat d'Anders Breivik, a donc demandé à la cour de ne pas suivre le réquisitoire du parquet, qui avait préconisé jeudi l'internement psychiatrique de son client, âgé de 33 ans. Pour lui, ce dernier est sain d'esprit.
21 ans de prison ou internement à vie ?
Anders Breivik avait déjà plaidé lui-même non-coupable, tout en reconnaissant les faits : il expliquait avoir agi pour protéger la Norvège contre le multiculturalisme et "l'invasion musulmane". Dès lors, son avocat était tenu de demander l'acquittement, ce qu'il a d'ailleurs failli oublier de faire, provoquant une vive réaction de l'accusé, qui par la suite, de vive voix, réclamé à son d'être acquitté.
Mais cette demande est irréaliste, et le tribunal va maintenant devoir trancher entre la responsabilité pénale et l'internement psychiatrique. Dans le premier cas, Anders Breivik encourt 21 ans de prison, une peine qui pourrait être prolongée tant qu'il sera jugé dangereux. Dans le second, l'internement peut être à vie.
Les familles des victimes quittent la salle
Le dernier jour du procès a été marqué par le départ de plusieurs dizaines de membres du public, familles des victimes et rescapés du massacre, alors qu'Anders Breivik prenait la parole.
La Cour venait d'entendre les récits de cinq témoins qui ont tous perdu un proche dans les attaques du 22 juillet 2011, comme celui de Lara Rashid, une jeune fille originaire d'Irak qui a perdu sa grande sœur dans la fusillade : "Le jour où elle est morte, je suis morte aussi".