Breivik s'était "entraîné" avant Utoeya

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Au cinquième jour de son procès, Breivik a raconté la tuerie. Un moment difficilement soutenable.

Les familles des victimes et les rescapés attendaient et redoutaient à la fois cette journée. Vendredi, au cinquième jour de son procès, Anders Behring Breivik a raconté la tuerie qu'il a perpétrée sur l'île d'Utoya, où des jeunes travaillistes tenaient leur camp d'été. Avec une froide précision, il en a donné les moindres détails.

"Je suis une personne très sympathique en temps normal"

Anders Behring Breivik a redit vendredi qu'il avait fait de la méditation pour refouler ses émotions le jour des deux attaques. "On pourrait dire que j'étais plutôt quelqu'un de normal jusqu'en 2006 lorsque j'ai commencé à m'entraîner, lorsque j'ai commencé à refouler mes émotions", a-t-il expliqué. "Il faut déshumaniser l'ennemi. Si je ne l'avais pas fait, je n'aurais pas réussi" à perpétrer le massacre, a ajouté Breivik.

Un accusé apathique ?

Scruté par les experts-psychiatres officiels, il a justifié son langage "technique" très froid et pénible à entendre pour les proches des victimes, par la nécessité de "se distancier" de ses actes pour pouvoir témoigner. "Si j'avais utilisé un langage plus normal, je ne pense pas que je serais parvenu à m'expliquer du tout", a-t-il dit. Mais Breivik a assuré qu'il était "très sympathique en temps normal".

40 minutes de détails macabres

"J'étais presque terrorisé. J'appréhendais vraiment. Je n'avais vraiment pas envie de le faire", a affirmé Anders Breivik, en racontant son arrivée sur l'île déguisé en policier et lourdement armé. Il a ensuite raconté dans le détail comment il a froidement abattu 69 personnes.

Breivik explique avoir voulu tuer "600 personnes" à Utoya puis se suicider. "Je me suis demandé si je voulais vraiment survivre à ça ? J'allais devenir l'homme le plus haï de Norvège", a-t-il raconté. Mais le suicide allait à l'encontre de son manifeste.

Un témoignage difficilement supportable

Avant de commencer son récit, Breivik avait prévenu qu'il serait difficile à entendre et avait proposé aux personnes présentes de sortir de la salle d'audience. Certains journalistes, qui rendent compte du procès en direct sur Twitter, conseillent régulièrement de ne plus lire leurs messages si les détails sont trop choquants. L'un d'entre eux avoue même qu'il a du mal à retenir ses larmes.