L’INFO. L’initiative a été prise spontanément par les artistes. Sur la célèbre plage de Copacabana, à Rio, où se déroulera la fête d’accueil des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), les sculptures en sable de femmes aux seins nus ont été pudiquement rhabillées pour ne pas choquer le pape François. Au moins pendant le temps que durera sa visite, du 22 au 28 juillet, dans le pays le plus catholique du monde, avec 123,3 millions de fidèles.
Un pape en sable. Sur la plage aussi choisie pour accueillir le chemin de croix des JMJ, une sculpture représentant une femme en string, allongée sur le ventre, a ainsi été revêtue d’une petite jupe plissée. Devant elle, une reproduction en sable du fameux Christ Rédempteur, le symbole de Rio, bras ouverts. Une autre sculpture représente la vierge et le pape aura même la joie de découvrir son effigie en sable, assise dans un fauteuil sous un palmier (vrai, celui-là).
"Il faut se montrer respectueux". "J’ai toujours sculpté des femmes en sable, mais il faut se montrer respectueux", explique au quotidien brésilien O Globo l’artiste Ubiratan dos Santos, sculpteur sur la plage depuis une vingtaine d’années. Lui qui met d’ordinaire 20 minutes à sculpter une femme en petite tenue a consacré deux heures de son temps à l’effigie du pape. "C’est le premier endroit où [le pape] va passer, je veux qu’il se sente le bienvenu", souligne-t-il.
"Il ne s’agit pas de pudeur". Cet avis n’est pas partagé par tous au Brésil. Pour le célèbre caricaturiste Lan, Rio est une ville qui "inspire la sensualité". "C’est une ville exubérante. Il ne s’agit pas de pudeur ou non, les courbes sont dans l’imaginaire de la ville et il n’était pas nécessaire de couvrir les sculptures", estime-t-il selon O Globo. Qu’il se rassure : les vraies femmes de Rio, elles, continuent à se prélasser en string à Copacabana. En revanche, décence locale oblige, le soutien-gorge est de rigueur.