Le drame. Ils sont très peu nombreux à en être sortis vivants. Après la fête estudiantine de samedi soir qui s'est transformée en véritable tragédie à cause d'un incendie, le Brésil est en deuil national lundi. Selon le dernier bilan officiel, 233 personnes sont mortes et 116 sont blessées. La plupart des survivants souffrent d'intoxications respiratoires à divers degrés. Parmi eux, 92 ont été hospitalisés à Santa Maria, la ville où se déroulait la soirée, et 14 grands brûlés ont été transférés à Porto Alegre.
Alors que les familles se partagent désormais entre l'hôpital et la chapelle ardente, l'enquête avance et, selon les premières constatations, toutes les conditions de sécurité n'étaient pas réunies lors de cette soirée. Loin de là.
Une seule entrée et sortie. Les survivants décrivent un "film d'horreur". L'incendie a commencé lorsqu'un membre du groupe de rock qui jouait sur scène a brandi un feu de bengale allumé, qui a mis le feu au plafond.
Très vite, la panique a gagné les participants à cette soirée et des scènes de bousculade ont été rapportées. La fumée s'est rapidement propagée, transformant l'établissement en piège mortel, dont le sol était jonché de personnes asphyxiées, jusque dans les toilettes où certains clients avaient tenté de se réfugier. Problème : il n'y avait qu'une entrée unique dans cet établissement qui servait également de sortie. "Les barrières métalliques utilisées pour organiser les files d'attente ont bloqué l'évacuation. Les gens s'entrechoquaient, tombaient. J'ai aidé à enlever les barrières. Les pompiers aussi s'intoxiquaient avec la fumée", a témoigné un survivant, Matheus Bortolotto.
Des videurs qui bloquent la sortie. Selon le chef des pompiers, Guido de Melo, l'équipe en charge de la sécurité de l'établissement, inconsciente de la gravité de la situation, a dans un premier temps "bloqué la sortie des clients" pour s'assurer qu'ils payaient leurs consommations. Un blocage qui a accentué le "grand mouvement de panique". Dans le quotidien Zero Hora, un étudiant raconte cette confrontation avec les vigiles : "quand nous avons commencé à crier et que le feu avait démarré, l'agent de sécurité a écarté les bras pour nous tenir à l'écart. Environ cinq ou six personnes ont sauté sur lui, l'ont fait tomber et ont ensuite défoncé la porte vers le bas. C'était la seule façon de sortir".
Un commissaire de police participant à l'enquête, Sandro Meinerz, a décrit à la radio CBN "une scène de guerre, effrayante, de calamité publique : il y avait des corps partout amoncelés, noirs de fumée".
Une licence qui avait expiré. Pire encore, la licence autorisant le fonctionnement de la discothèque était périmée depuis le mois d'août, selon les pompiers. L'un des propriétaires de la discothèque Kiss, Elissandro Sphor a été arrêté lundi ainsi que deux membres du groupe qui se produisait sur scène au moment de la tragédie, a annoncé la police.