Va-t-elle réussir à se maintenir au pouvoir ? Dilma Rousseff joue sa réélection, dimanche, lors de l’élection présidentielle au Brésil. Au coude à coude avec son adversaire, elle défend son bilan bec et ongles pour convaincre les derniers indécis de voter pour elle. Et fait planer l'ombre de la menace de la fin des programmes sociaux si Aecio Neves l’emporte.
Ces derniers jours, alors que la campagne touche à sa fin, les spots télévisés pro-Rousseff martèlent un chiffre : 50 millions. Il s’agit du nombre de Brésiliens que l’actuelle présidente aurait réussi à sortir de la pauvreté grâce à la politique sociale qu’elle mène depuis 2011, entre allocations familiales et programmes de relogement.
Une école, un travail, un logement. Dans un quartier de Rio où s’est rendu l’envoyé spécial d’Europe 1, de petits immeubles proprets sont sortis de terre il y a trois ans. Une nouvelle crèche et une école flambant neuve donnent sur des trottoirs nettoyés. Le directeur de l’établissement scolaire explique qu’ "avant, ici, c’était une usine". 400 enfants du quartier, qui "vivaient tous en grande précarité", peuvent désormais profiter des "neuf classes, d’une salle informatique et d’un labo de sciences".
Des familles sorties des favelas ont également pu s’installer dans des logements sociaux. Nina, venue chercher ses deux filles à l’école, habite juste en face, dans un trois pièces aux murs encore blancs. "Avant, dans la favela, on avait tout le temps de problèmes. Ici, on n’a plus de coupure d’eau ou d’électricité", se réjouit la mère de famille qui a fait son choix. "C’est bien ce qu’a fait Dilma, elle a aidé beaucoup de gens : je voterai pour elle".
Dans ce quartier populaire, la majorité des électeurs voteront eux aussi pour la présidente sortante. C’est aussi le cas de Wilson, qui a obtenu un appartement et trouvé un emploi au supermarché en face. "Un bon travail, un bon logement et de meilleures conditions", c’est comme cela qu’il résumerait le dernier mandat de Dilma, qui "a bien gouverné et il faudrait que ça continue".
La candidate du parti des travailleurs peut compter sur cet électorat. Au premier tour, elle est arrivée en tête dans les Etats les plus pauvres. Et pour éviter que ces électeurs lui échappent, elle fait planer une menace très claire : si Aecio Neves passe, ces programmes sociaux disparaîtront, assure-t-elle.
>> LIRE AUSSI - Le scandale Petrobras brasse la classe politique