C’est peut-être la fin du calvaire pour trois touristes français retenus au Brésil depuis près de deux mois. Le 7 décembre dernier, l'avion qui devait les ramener de Sao Paulo à Paris est resté cloué au sol pendant plus de trois heures à cause de multiples pannes techniques. Les trois ressortissants ont alors demandé à changer d'appareil. Résultat : ils ont été arrêtés, emprisonnés, puis libérés sous caution mais assignés à résidence. Lundi, ils ont enfin été jugé. Les autorités brésiliennes les accusent de rébellion et d'avoir mis en danger la sécurité du vol. Ils risquent jusqu'à cinq ans de prison. La décision devrait être rendu en début de semaine prochaine.
Regardez ces images de leur arrestation mouvementée, filmée par un couple de Brésiliens, également arrêtés par la police :
Ce procès, les trois Français l’attendaient avec impatience, pour pouvoir clamer leur innocence. Les trois passagers - Emilie Camus, Antonio Nascimento et Michel Ilinskas - ont assuré pendant leur procès à Sao Paulo qu'ils avaient été injustement désignés comme des fauteurs de troubles par l'équipage de la compagnie TAM. Ils ont expliqué, dans des dépositions séparées devant le juge, qu'un grand nombre de passagers français qui devaient quitter le 6 décembre Sao Paulo pour Paris avaient paniqué quand des problèmes techniques inexpliqués avaient retardé le décollage de trois heures.
Le spectre du Rio-Paris
Selon les trois touristes français, le crash du vol Rio-Paris le 1er juin 2009, était encore dans toutes les têtes. "Il y avait beaucoup de discussions sur le vol d'Air France" parmi les passagers inquiets, a confirmé Emilie Camus, 54 ans. "J'avais peur", a admis Antonio Nascimento, 64 ans. "Les passagers traumatisés et apeurés voulaient avoir plus d'informations", a affirmé pour sa part Michel Ilinskas, 61 ans.
Emilie Camus et Antonio Nascimento, qui parlent tous les deux couramment le portugais, ont affirmé qu'ils avaient été montrés du doigt par l'équipage simplement parce qu'ils avaient traduit ce qui avait été dit à bord. Michel Ilinskas, qui a été entraîné menotté hors de l'appareil, a nié avoir donné un coup à un policier et a dit avoir été à ce moment sous l'influence d'un somnifère et d'autres médicaments contre le cholestérol et l'hypertension.