Michel Peyrard est un des seuls à avoir pu franchir la "zone interdite" au Japon, cette partie du pays où plus personne n’est autorisé à se rendre. Ce grand reporter, envoyé spécial de Paris-Match au Japon, a raconté sur Europe 1 les quelques heures qu’il a passées au Nord-Est du pays avec un photographe du magazine.
"Ca s’est passé assez curieusement", a-t-il expliqué mercredi. "Il y avait un barrage tenu par des policiers. On leur a demandé si on pouvait pénétrer à l’intérieur de la zone d’évacuation", et on leur a dit "oui". C’était lundi. Il y a deux jours, "les autorités certifiaient que le niveau de radioactivité n’était pas dangereux", a rappelé Michel Peyrard. Dès lors, les deux hommes se sont rendus "à Fukushima, la centrale numéro 2" et ont continué leur route "jusqu’à 7 kilomètres de la centrale". Et là, explique-t-il, "il n’y avait toujours personne sur la route". Cas de conscience. "On a fait demi-tour", pour ne pas "se retrouver dans une zone contaminée".
"On n’avait pas moyen de mesurer la radiation. Et les militaires non plus", a raconté Michel Peyrard. "Ils n’avaient pas de protection particulière. La plupart n’utilisaient pas de masques. ‘On n’en a pas besoin disait le capitaine’", se souvient le reporter, avant d'ajouter : "on était dans le flou le plus total".
Cette "zone interdite" "ressemble un peu à la zone interdite de Tchernobyl", assure le reporter de Paris-Match qui s'était déjà rendu en Ukraine, il y a quelques années, sur la zone sinistrée. D’après ses constatations, "les habitants dans leur majorité sont partis assez rapidement : on voyait des jardins d’enfants encore avec des jouets". "La zone est très très affectée par le séisme et le tsunami", a-t-il conclu.