"Ce matin vers 6 heures, les festivités ont commencé". C’est une atmosphère de guerre civile que raconte Jean-Daniel, ce Français installé à Abidjan, dont la maison est située à côté d’un camp de gendarmerie où les combats font rage. Depuis vendredi, la capitale économique de Côte d’Ivoire est la proie d’âpres combats entre les partisans de Laurent Gbagbo, qui refuse de laisser son siège, et ceux d’Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale.
"Vous entendez l’ambiance", raconte sur Europe 1 ce Français, sur fond sonore de tirs à l’arme lourde. "Ça a été terrifiant. Des salves de mitrailleuses qui pouvaient durer une minute de suite. Du gros calibre. C’était terrifiant. Des explosions incroyables", énumère-t-il.
"Ça a été terrifiant" :
"Un voisin a vu des corps étendus"
"J’ai des gens qui sont à 20 mètres de moi, qui sont en embuscade et qui tirent depuis ce matin. Ça tire, ça tire, ça tire", souffle encore Jean-Daniel. "L’expression ‘entendre les balles siffler’, je vous confirme que ça existe. Parce que ceux sur qui ils tirent répliquent. Et quand ils répliquent, ils répliquent en direction de ma maison. Et effectivement on entend effectivement des balles siffler."
Jean-Daniel ne sort plus de chez lui, par prudence. "Ce matin, un voisin français me disait être sorti dans la rue. Il a vu des corps étendus. Et il m’a dit qu’à côté de chez lui, là-bas, ils en avaient fait brûler trois. Avec des pneus autour, et puis voilà…"