C’est le signe que la tension n’est pas retombée : les autorités thaïlandaises ont reconduit jeudi pour trois nuits supplémentaires le couvre-feu imposé au cours des dernières heures à Bangkok et dans 23 provinces. Quiconque viole ce couvre-feu est passible d'une peine de deux ans de prison.
Les militants des "chemises rouges", qui occupaient depuis six semaines un camp retranché au cœur même de la capitale thaïlandaise, ont été délogés mercredi matin par l’armée.
Odeur de fumée...
Le bilan des affrontements des dernières heures est lourd : 14 personnes ont été tuées et 91 autres blessées. Un photographe italien de 48 ans figure parmi les victimes. Parmi la trentaine de bâtiments incendiés, dont la Bourse, une télévision et des banques, le plus gravement endommagé était le plus grand centre commercial du pays.
Veera Musikapong, le principal leader des "chemises rouges", a exhorté ses partisans à observer un comportement pacifique. "La démocratie ne peut être bâtie sur la vengeance et la colère", a-t-il lancé. La plupart des chefs "rouges" se sont rendus aux autorités. Mais, sur le terrain, la tension reste vive.
... et tension palpable
Jeudi, si aucun affrontement sérieux n'a encore été signalé, les tensions se concentrent aux alentours d'un temple bouddhiste situé au coeur de l'ex-quartier occupé, où quelque 2.000 "rouges", dont des familles, ont trouvé refuge.
Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva, dont les "rouges" demandaient la démission, a appelé mercredi soir la population à lui faire confiance. "Nous ramènerons ensuite la paix dans le pays, et nous nous relèverons", a-t-il affirmé.