L'Assemblée nationale cambodgienne a adopté vendredi une loi très attendue pour combattre les attaques à l'acide, désormais passibles de peines allant de deux ans de prison à la perpétuité. Le texte, qui devrait être approuvé par le sénat et le roi d'ici la fin de l'année, doit également encadrer la vente du liquide corrosif, aujourd'hui disponible très facilement et à bas prix.
Les attaques à l'acide sont fréquentes et souvent impunies dans ce pays parmi les plus pauvres de la planète, et des associations appelaient depuis longtemps à un durcissement de la loi. "C'est un pas important", a commenté Ziad Samman, un responsable de l'association des survivants cambodgiens de l'acide (CASC), tout en regrettant que la peine minimale de deux ans ne "reflète pas la nature barbare de ce crime". "Si l'auteur (d'un tel crime) est condamné à seulement deux ans de prison, il aura effectué sa peine avant que le survivant brûlé à l'acide n'ait terminé son traitement", a-t-il noté.
Il n'existe pas de statistiques officielles, mais le CASC a enregistré 287 attaques entre 1984 et 2011, ayant brûlé 300 personnes. Et selon l'association, dans 90% des cas, il n'y a pas eu de poursuites. Dans les rares affaires où l'assaillant a été condamné, "nous voyons généralement des peines de deux à quatre ans de prison", a ajouté Ziad Samman.