La police militaire cambodgienne a ouvert le feu vendredi à Phnom Penh sur une manifestation d'ouvriers du textile, faisant au moins trois blessés, a constaté un photographe de l'AFP. Les forces de l'ordre ont d'abord effectué des tirs de semonce, comme ils l'avaient fait il y a une semaine sur une manifestation similaire. Ils ont ensuite ouvert le feu sur les manifestants mobilisés depuis des semaines pour réclamer une augmentation de salaires.
Les tirs, derniers incidents violents en date dans cette mobilisation qui avait conduit en novembre à la mort par balle d'une femme, ont eu lieu après que des milliers d'ouvriers ont bloqué une route devant des usines, avant de s'opposer aux forces de l'ordre. "Cette fois, ils ont utilisé des armes et d'autres choses pour réprimer les grévistes", a dénoncé Chan Soveth, du groupe de défense des droits de l'Homme Adhoc qui était sur place, assurant qu'une dizaine de personnes avaient été blessées. "Ils les ont frappés sur la tête", a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la police militaire Kheng Tito a indiqué que la police avait dû intervenir après que neuf de ses hommes ont été blessés jeudi et vendredi dans des incidents avec les manifestants armés de lance-pierres.