"Je ne signerai pas un traité qui ne contient pas des garde-fous." L'avertissement de David Cameron est clair. Le Premier ministre britannique perpétue la tradition d'une Grande-Bretagne revendiquant son indépendance par rapport aux institutions européennes. Il a ainsi menacé mardi de "ne pas signer" un nouveau traité européen, proposé lundi par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, s'il n'obtient pas de garanties suffisantes pour protéger les intérêts de son pays.
La particularité du Royaume-Uni en question
David Cameron entend bien défendre "l'importance du marché unique et des services financiers", chers à une Grande-Bretagne libérale. Alors que Paris et Berlin souhaitent obtenir l'adhésion des 27 Etats membres de l'Union européenne sur un nouveau traité européen, le Premier ministre britannique n'entend pas se laisser imposer quoi que ce soit.
"S'ils veulent changer les institutions européennes, nous insisterons sur des garde-fous et les protections dont le Royaume-Uni a besoin", a ajouté David Cameron, dont le pays ne fait pas partie de la zone euro. "Nous voulons que la crise de la monnaie unique soit résolue. Mais nous protégerons et défendrons les intérêts britanniques dans le même temps", a-t-il insisté. "Et une fois [les garanties] obtenues, le traité pourra alors avoir lieu. Dans le cas contraire, il ne le pourra pas", a ajouté David Cameron.
Londres a intérêt à la fin de la crise
Pourtant, comme l'a reconnu David Cameron, Londres "a avant tout intérêt à ce que le problème de la zone euro soit réglé car il a un effet paralysant sur notre économie". Le Royaume-Uni réalisa en effet 40% de son commerce avec la zone euro.
Le mois dernier, plus de 80 députés conservateurs avaient appelé à un référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne. Pour Douglas Carswell, les leaders européens agissent comme s'ils voulaient résoudre un problème créé "par trop d'Europe en nous donnant encore plus d'Europe", indique la BBC. Mais Downing Street a rappelé qu'aucun des changements proposés ne nécessitait de référendum car ils n'impliquent pas de transfert significatif de pouvoir de Westminster (le siège du Parlement britannique, ndlr) à Bruxelles.