Peu après 6 heures samedi matin, la famille Moulin-Fournier, libérée vendredi après avoir été détenue pendant soixante jours par les islamistes de Boko Haram au Nigeria après sa capture au Cameroun, a posé les pieds sur le sol français, dénouement de deux mois difficiles.
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Accueil présidentiel. Partis de Yaoundé à bord du Falcon du ministre des Affaires étrangères vers 23 heures, les sept membres de la famille Moulin-Fournier ont été accueillis samedi matin à Orly par le président François Hollande. Laurent Fabius, qui a fait l'aller-retour pour les ramener, était aussi présent. Le comité d'accueil contenait aussi une dizaine de membres de la famille des ex-otages et une soixantaine de journalistes.
"Aujourd'hui, c'est la vie qui a gagné", a déclaré le chef de l'Etat, en faisant part de "l'émotion" du pays avec la libération des sept membres de cette famille dont quatre enfants. "C'est la famille de la France qui est soulagée et heureuse", "c'est la joie qui nous saisit", a dit François Hollande. François Hollande a salué le courage des ex-otages qui, "dans des conditions très difficiles", ont "fait face, "une famille rassemblée qui a attendu patiemment".
Retrouvailles familiales. Les sept anciens otages, paraissant fatigués mais souriants, des couvertures sur les épaules pour se protéger du froid vif du petit matin, sont tombés immédiatement dans les bras de leurs proches. Ils se sont ensuite dirigés vers le pavillon d'honneur pour une courte conférence de presse.
"On commence à réaliser". Tanguy Moulin-Fournier, barbe longue et visiblement amaigri a commenté ces deux mois de détention. "C'était très dur. C'est la fin de la saison sèche en ce moment. Il fait une chaleur terrible", a expliqué le directeur adjoint de la stratégie chez GDF Suez. "On commence à réaliser que c'est fini et c'est une joie immense", a-t-il expliqué. "Je suis très heureux d'être de retour en France, c'est un grand moment, après on retournera également au Cameroun, qui est un très beau pays où on se plaît beaucoup", a ajouté Tanguy Moulin-Fournier.
Après cette arrivée, les ex-otages ont été conduits dans un hôtel parisien proche de la Tour Eiffel pour des retrouvailles familiales plus intimes.
"Ils vont tous très bien" :
"Une coopération exemplaire". "L'heureux dénouement de cette affaire est incontestablement le fruit d'une coopération exemplaire entre les gouvernements français, nigérian, et camerounais", a estimé le président camerounais Paul Biya, appelant à un "renforcement" de la coopération internationale pour faire face à l'insécurité sur le continent africain. La France compte encore au moins sept de ses ressortissants otages en Afrique. Des rapts revendiqués par des groupes islamistes dont six par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Sahel.
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