Canada : à sept secondes près, il devenait millionnaire

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LE 7 PORTE MALHEUR - Un Canadien a validé son billet de loterie sept secondes après la limite. La justice canadienne a refusé de lui attribuer son jackpot de 13,5 millions de dollars.

Après l’heure, c’est plus l’heure. Un Canadien ne pourra pas toucher une cagnotte de 13,5 millions de dollars (9,4 millions d’euros) car il a validé son billet de loterie sept secondes après l’heure limite. La justice canadienne a rendu son verdict jeudi dernier, mettant un terme à une bataille judiciaire qui a duré sept ans.

7 secondes, 7 bons numéros, 7 ans de bataille. Cette incroyable histoire commence le 23 janvier 2008. Joël Ifergan, un habitant de Dollar-des-Ormeaux, se rend dans une épicerie pour acheter deux billets de la loterie Super 7. Il est 20h58. Le vendeur valide la première combinaison de chiffres à 20h59 et 57 secondes. Le second billet est, lui, validé par l’ordinateur central de la loterie à 21h00 et 7 secondes. Problème : d’après le règlement, un billet doit être validé avant 21h pour pouvoir être pris en compte. Son second ticket a donc été pris en compte pour le tirage suivant, mais il comporte les sept bons numéros du loto du soir. 13,5 millions de dollars viennent de passer sous le nez de Joël Ifergan, pour sept secondes de retard.

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Le Canadien n’entend pas se laisser faire et attaque la société de loto en justice. D’après lui, il avait donné la bonne combinaison à 20h59, dans les temps, explique-t-il au Journal de Montréal. Le vendeur a cliqué sur la validation avant 21h, mais la requête a été transmise en retard à la centrale de la loterie. La justice canadienne a, par trois fois, débouté sa demande. Le tribunal suprême a donc mis un terme définitif à cette longue procédure.

Joël Ifergan s’est dit "très déçu". Selon lui, cette affaire le dépasse "[sa] cause et [son] argent". "La façon dont Loto-Québec gère son système est erronée, et le consommateur québécois va continuer à se faire avoir", a-t-il réagi. L’entreprise, elle, affirme être "très contente. Ce jugement vient valider nos façons de faire".