La loi régulant la production et la vente de cannabis en Uruguay sous autorité de l'Etat a été définitivement approuvée par le Parlement mardi soir, une initiative sans précédent dans le monde portée par le président de gauche Jose Mujica. "C'est un jour historique", s'est immédiatement réjoui dans un communiqué l'organisation Régulation responsable, qui avait lancé plusieurs campagnes en faveur de cette initiative. Si la constitutionnalité de la loi est confirmée, et après signatures des décrets d'application, sa mise en oeuvre n'interviendra au plus tôt qu'en avril 2014.
Cette loi pionnière confère à l'Etat la mainmise sur la culture et la vente du cannabis à des fins récréatives, repoussant les limites des expériences menées dans les Etats américains du Colorado et de Washington, aux Pays-Bas ou en Espagne, qui autorisent ou tolèrent la production de cannabis dans un cadre privé.
La loi prévoit trois modes d'accès au produit: l'auto-culture, la culture dans des clubs de consommateurs et la vente en pharmacie, sous contrôle public (40 grammes maximum par mois). Toute publicité sera interdite et les cultivateurs ou consommateurs - des résidents obligatoirement majeurs - devront s'inscrire sur un registre national. "C'est bien, mais il est hors de question que je m'inscrive, on ne sait jamais où peuvent finir" ces données, avait déclaré au cours de la journée Juan Lopéz, 19 ans, interrogé dans le quartier du Parlement, résumant le sentiment d'une partie des consommateurs. Le gouvernement, qui a lancé la semaine dernière une campagne sur les dangers de "toutes" les drogues, présente la loi comme un moyen de réduire les risques liés à la consommation de stupéfiants.