Le président syrien Bachar al Assad a tenu un discours au Parlement, diffusé sur la télévision du pays. C’est l’un des rares moments où le chef de l’État se montre ou même s’exprime en public, depuis le début de l'insurrection. Europe1.fr sélectionne ce qu'il faut retenir.
"Nous affrontons le terrorisme". Bachar al Assad le répète à tout va : les rebelles sont des terroristes, et n’ont aucune sorte de démarche politique. "Nous n'affrontons pas un problème politique parce que, si c'était le cas, ce parti proposerait un programme politique. Ce que nous affrontons est une tentative de semer le conflit intercommunautaire et l'instrument en est le terrorisme, a-t-il assené dimanche. Le problème auquel nous faisons face est le terrorisme. Nous avons devant nous une vraie guerre venue de l'étranger".
Prêt à renouer le dialogue si… Le chef d'Etat syrien s'est dit prêt à discuter avec les opposants, "s'ils ne se sont pas livrés à des actes de terrorisme et s'ils ne sont pas soutenus par des puissances étrangères".
"Nous allons continuer avec fermeté à faire face au terrorisme, laissant la porte ouverte pour tous ceux qui veulent y renoncer", a-t-il ajouté. "J'exhorte tous ceux qui hésitent toujours à y renoncer, à prendre cette décision. L'Etat ne se vengera pas".
Les auteurs de Houla : "des monstres". Le président Bachar al-Assad a qualifié samedi de "monstres" les auteurs du massacre de Houla, dans le centre de la Syrie, dans lequel 108 personnes ont péri le 25 mai.
"Ce qui s'est passé à Houla et dans d'autres lieux (de Syrie) sont des massacres sauvages, même les monstres ne les auraient pas perpétrés", a affirmé Bachar al-Assad. La rébellion et le régime se sont rejetés la responsabilité du carnage de Houla, alors qu'un haut responsable de l'ONU a assuré que "de forts soupçons" pesaient sur les milices pro-régime.
Salut à la mémoire de "tous les martyrs". Le président syrien a rendu " hommage à tous les martyrs, civils ou militaires", en soulignant que leur "sang n'aura pas coulé pas en vain".
Ce discours intervient dans un contexte ultra tendu, quelques semaines après le massacre de Houla, et le lendemain d’une bataille qui aurait fait 89 morts dans le pays selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, le bilan le plus lourd pour l'armée régulière selon Le Point. Au même moment que le discours, des affrontements entre pro et anti Assad faisaient également six morts au Liban.
Le cessez-le-feu préconisé dans le plan de sortie de crise du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan n’a provoqué aucune réaction. Samedi, la Ligue arabe a demandé à l'ONU de fixer un calendrier pour l'application du plan Annan, et appelle à imposer la rupture des relations diplomatiques et des sanctions à la Syrie.