Le message a de quoi surprendre. Dans sa vidéo de revendication de l’enlèvement d’une famille française postée lundi, le groupe Boko Haram exprime des demandes qui semblent avant tout locales. Ces revendications "portent en particulier sur des sujets qui sont complètement hors de portée de la France", a ainsi assuré le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
>> A lire aussi : Une vidéo des otages sur YouTube
"Libérez nos femmes". Dans la vidéo mise en ligne lundi sur YouTube, Boko Haram exprime des demandes plutôt précises. Le groupe islamiste réclame la libération de ses "frères" et "ses femmes". Dans une adresse au président nigérian, Goodluck Jonathan, l’un des ravisseur déclare : "si vous voulez que ces Français soient libérés, alors libérez nos femmes que vous avez capturées". Il s’adresse ensuite au président du Cameroun, lui enjoignant : "relâchez nos frères détenus dans vos prisons, tous sans exception".
>> A lire aussi : Les otages de Boko Haram "ont l'air perdu"
La "guerre à l'islam" de Hollande. "C’est une revendication relativement peu structurée", a noté mardi sur Europe 1 l’ancien juge antiterrorisme Jean-Louis Bruguière. Les demandes sont aussi purement locales. Boko Haram fait bien référence à une "guerre à l’islam" déclarée par le président français, mais ne dit pas un mot sur l’intervention de Paris au Mali. La secte islamiste semble donc en rester à son niveau de conflit et de préoccupation, en réclamant la libération de personnes bien précises. Ces demandes sont également relativement rationnelles et pas irréalistes : Boko Haram ne réclame pas la libération d’un terroriste par les États-Unis ou le retrait des troupes françaises de la région.
"On ne négocie pas sur ces bases-là". Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, s’est pourtant montré ferme : "on ne négocie pas sur ces bases-là, avec ces groupes-là", a-t-il insisté mardi sur RTL. "Nous utiliserons tous les moyens possibles pour assurer la libération des otages, ceux-là ou les autres, c’est ce que nous faisons", a encore martelé le ministre, assurant : "on ne joue pas à ce jeu de surenchères, parce que ça, c’est le terrorisme".