La Grèce doit désormais se lancer dans une course d'obstacles contre la montre. Après le nouveau plan de sauvetage du pays décidé ans la nuit de lundi à mardi à Bruxelles, Athènes doit mener une série d'actions. "Beaucoup reste à faire, dans un avenir immédiat", a déclaré lundi le Premier ministre Lucas Papademos à la presse à Bruxelles en qualifiant néanmoins la journée "d'historique".
"Même avec cet accord, la plupart des problèmes de la Grèce sont à venir, et non derrière", a estimé mardi Sony Kappor, directeur général du think-tank économique Re-define. Abandon d' une partie de son autonomie à l'Europe, vote de réformes et changement de Constitution. Europe1.fr dresse la liste.
La Grèce va devoir transférer à l'Europe une partie de son autonomie en matière financière. La "Task Force" dirigée par l'Allemand Hors Reichenbach, va être dotée d'un pouvoir de contrôle "sur l'application du programme économique" et devra assurer une présence "permanente" en Grèce, a indiqué Ollie Rehn, la commissaire européen.
Selon, Theodoros Pangalos, vice-premier ministre grec :" il y a devant nous un chemin compliqué et pénible. Nous ne sommes pas sauvés." :
De nouvelles réformes d'économie budgétaire. Le service de la dette grecque sera désormais assuré via le versement des fonds européens sur un compte bloqué. Ce qui empêchera Athènes d'utiliser l'aide européenne sur d'autres postes budgétaires, paiement des salaires des fonctionnaires ou des retraites par exemple, et contraindra le pays à accélérer les réformes d'économie budgétaire.
Un changement de Constitution. Le Parlement doit dans les deux mois "introduire des dispositions légales permettant de garantir que les fonds européens seront en priorité affectés au service de la dette". "Cette garantie sera introduite dans la Constitution grecque dès que possible" indique le communiqué de l'Eurogroupe.
En Grèce, une révision constitutionnelle nécessite deux votes à un mois d'écart portant chacun 180 voix de majorité, suivis d'un vote à majorité simple par le Parlement qui suit, et portant sur le fonds des articles à modifier.
Ce "marathon", mot utilisé par Olli Rehn, doit conduire la Grèce à éviter un défaut de paiement le 20 mars, date à laquelle elle est censée rembourser 14,43 milliards d'euros d'obligations arrivant à maturité. Le montant des remboursement va être repoussé et réduit par le plan dit PSI d'effacement partiel de la dette, qui fait partie du plan global de sauvetage.
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