Les habitants de Bangui attendaient fiévreusement dimanche que les militaires français déployés dans la capitale rentrent désormais dans les quartiers pour neutraliser les hommes en armes, après le massacre de 400 personnes au cours des dernières 72 heures. Après une nuit relativement calme, ponctuée de rares tirs isolés, la ville est restée sans grande activité dimanche matin.
La majorité des églises, habituellement bondées pour la messe dominicale, étaient désertes, à l'exception notable des quelques lieux de culte où des milliers de déplacés ont trouvé refuge ces derniers jours. A bord de véhicules blindés ou à pied, les soldats français de l'opération "Sangaris" étaient désormais très visibles sur les boulevards, les grandes artères et les carrefours stratégiques.
Les hommes en armes et les pick-ups de combattants de l'ex-rébellion Séléka (au pouvoir) ont quant à eux quasiment disparu des rues. "Le calme est revenu dans Bangui, même s'il y a encore ici ou là des exactions", a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, interrogé sur la chaine de télévision française France 3. "On dénombre dans les trois derniers jours 394 morts", a indiqué M. Fabius, après les massacres inter-religieux qui ont ensanglanté la ville jeudi. Un précédent bilan de la Croix-Rouge locale faisait état d'environ 300 morts.