La France va tripler son contingent militaire en République centrafricaine pour le porter à 1.200 hommes dans l'espoir de rétablir la sécurité dans le pays, a déclaré lundi le Premier ministre centrafricain. A l'issue d'un entretien avec le chef de la diplomatie française Laurent Fabius à Paris, Nicolas Tiangaye a précisé que les renforts devraient être déployés "vers la mi-décembre, après le vote d'une résolution au Conseil de sécurité".
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Le contingent français, dont la mission se cantonne pour le moment à sécuriser l'aéroport de Bangui, sera à l'avenir chargé d'appuyer la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), la force de maintien de la paix de l'Onu qui doit prendre ce mois-ci le relais de la force de l'Afrique centrale en Centrafrique (Fomac), a-t-il ajouté. Nicolas Tiangaye a déclaré que les renforts français viendraient du Cameroun voisin pour sécuriser la route du Cameroun jusqu'à Bangui, protégeant un couloir vital pour ravitailler le pays enclavé. Le Premier ministre a ajouté que les militaires français se chargeraient également de sécuriser le nord-ouest du pays et viendraient appuyer les forces africaines dans toutes les zones où la population n'est pas protégée.
La résolution sur la table des Nations unies mandaterait la Misma, une force de l'Union africaine appuyée par la France pour intervenir dans le pays. Elle pourrait être votée avant le sommet de l'Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, organisé à Paris les 6 et 7 décembre.
Selon le département d'Etat américain, la violence a fait près de 400.000 déplacés dans le pays et 68.000 réfugiés dans les pays voisins depuis que le chef de la Séléka et président par intérim, Michel Djotodia, a perdu le contrôle de sa coalition de chefs de guerre.