Le nouvel homme fort de Centrafrique, le chef de la rébellion Séléka Michel Djotodia, a annoncé lundi qu'il allait suspendre les institutions du pays et légiférer par ordonnances pendant trois ans, au lendemain d'un coup de force condamné par la communauté internationale.
"J'estime nécessaire de suspendre la Constitution du 27 novembre 2004, de dissoudre l'Assemblée nationale ainsi que le gouvernement. Pendant cette période de transition qui nous conduira à des élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par ordonnances", a déclaré Michel Djotodia dans un discours très attendu devant la presse. S'il ne s'est pas explicitement autoproclamé président de la République, il se pose clairement en nouveau maître du pays.
L'accord de paix signé le 11 janvier à Libreville mettait en place un gouvernement d'unité nationale composé du clan au pouvoir, des rebelles et de l'opposition. Mais les rebelles affirment qu'il n'a pas été respecté par le régime Bozizé. "Nous nous engageons à conduire désormais les destinées du peuple centrafricain pendant cette période de transition consensuelle de trois ans conformément aux accords politiques de Libreville", a-t-il ajouté avant d'énumérer les principaux objectifs du prochain gouvernement, notamment "restaurer la paix".