L'INFO. La France peut se réjouir. Un nombre plus importants que prévu de pays européens sont prêts à envoyer des soldats en Centrafrique. Au mois de janvier, les pays de l'Union européenne s'étaient dits prêts à s'engager dans une opération militaire. Sur le terrain, la situation ne semble pas s'améliorer. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est même récemment posé la question d'une partition du pays.
En plus de la France, cinq pays de l'UE ont proposé une contribution "substantielle" à Eufor-RCA, la force multinationale pour le Tchad et la Centrafrique, créée en 2007. Elle pourra probablement se déployer à Bangui à partir de mars, a précisé un diplomate au lendemain d'une première réunion de "génération de force" à Bruxelles.
Plus de soldats que prévu. La Pologne pourrait ainsi envoyer environ 140 hommes, aux côtés d'un nombre équivalent de soldats français. L'Estonie, la Lettonie, le Portugal et la Roumanie devraient envoyer chacun entre 30 et 50 hommes, pour former une autre compagnie. L'Espagne envisage également d'être présente. La Géorgie, pays non-membre de l'UE mais désireux de s'en rapprocher, a également proposé plus de 100 soldats.
Au total, l'opération "pourrait comporter au total près de 900 militaires", soit davantage que les 500 prévus jusqu'à présent, selon le décompte du site Bruxelles 2 spécialisé dans la défense européenne. "Ces engagements restent à être confirmés par les pays au niveau politique avant d'être annoncés officiellement", a précisé un diplomate. Jusqu'à présent, ni l'Allemagne ni le Royaume-Uni ni l'Italie ont fait part de leur intention d'envoyer des troupes.
D'autres équipements. Une seconde réunion se tiendra le 27 février à Bruxelles pour réexaminer les contributions en fonction de l'évolution sur le terrain. D'ici là, certains autres pays, européens ou non, pourraient annoncer un soutien logistique, matériel ou financier à la mission prévue pour durer neuf mois. Les militaires présents en Centrafrique auraient notamment besoin de drones ou d'équipements d'évacuation médicale..
La Force européenne de gendarmerie, créée par six pays indépendamment de l'UE, devrait être également déployée. Français, Italiens, Néerlandais, Portugais, Espagnols et Roumains se sont déjà rendus sur des terrains de crise, comme en Bosnie et à Haïti.
Eufor-RCA se concentrera sur la sécurisation de la zone de l'aéroport de Bangui, qui abrite un immense camp où vivent plus de 70.000 personnes. "Nous aurons une présence extrêmement visible et permanente afin d'obtenir très vite des résultats tangibles", a annoncé jeudi le commandant de l'opération, le général français Philippe Pontiès.