La population de la Centrafrique "vit dans un état de peur permanent", a dénoncé jeudi dans un communiqué le secrétaire général adjoint de l'ONU aux droits de l'Homme Ivan Simonovic, alors que la situation sécuritaire reste critique dans le pays quatre mois après la prise de pouvoir par la coalition rebelle Séléka. "Au-delà de Bangui, il n'y a ni police, ni système judiciaire, ni services sociaux. La sécurité est pratiquement inexistante et la population vit dans un état de peur permanent", a affirmé Ivan Simonovic au terme d'une visite de quatre jours dans le pays.
"Le gouvernement de transition récemment nommé (...) reste très faible. Bien que la situation à Bangui se soit quelque peu améliorée, l'Etat n'existe tout simplement pas en dehors de la capitale et il n'y a pas d'Etat de droit", a-t-il ajouté. M. Simonovic s'est dit "particulièrement préoccupé par le nombre important de membres de la Séléka qui, ne recevant aucun salaire, installent des barrages dans les rues, demandent de l'argent ou pillent les maisons".
Selon le représentant, "le pays a malheureusement atteint un degré de violence et subi des destructions d'une ampleur sans précédent depuis que la coalition Séléka, originaire du nord du pays, a lancé son offensive en décembre dernier". Il a fustigé "le manque d'attention de la part des médias et de la communauté internationale" sur la situation en Centrafrique, préconisant le désarmement des hommes du Séléka et la mise en place d'une justice transitionnelle pour que les auteurs d'exactions ne restent pas "impunis".