L'INFO. Les rebelles centrafricains de la coalition Séléka ont déclaré avoir pris dimanche le palais présidentiel de Bangui, au terme d'une offensive éclair lancée pour renverser le président François Bozizé, qu'ils n'ont toutefois pas trouvé dans la capitale. Ce dernier a fui, a confirmé Paris.
"Les rebelles contrôlent la ville". Les rebelles centrafricains du Séléka se sont emparés de Bangui, ont annoncé dimanche des membres de son administration. "Les rebelles contrôlent la ville. J'espère qu'il n'y aura pas de représailles", a déclaré Gaston Mackouzangba, porte-parole du chef de l’État. Selon Crépin Mboli-Goumba, porte-parole du gouvernement, les rebelles du Séléka tiennent tous les points stratégiques de la capitale.
Michel Djotodia, le chef du Séléka, s'est autoproclamé président a promis de rester "toujours dans l'esprit de Libreville", en référence à l'accord conclu le 11 janvier dernier au Gabon entre le camp Bozizé, l'opposition et la rébellion. Michel Djotodia a aussi indiqué qu'il voulait maintenir à son poste l'actuel Premier ministre du gouvernement d'union nationale, Nicolas Tiangaye, figure de l'opposition.
De nombreux pillages. De nombreux pillages, commis par des gens armés mais aussi de la population, ont lieu à Bangui prise par les rebelles dimanche matin, selon de nombreux témoins interrogés par l'AFP. Profitant de l'anarchie régnante, des hommes armés, des rebelles mais aussi sans doute des brigands ou membres des forces de l'ordre en civil, ont procédé à des pillages de magasins, de maisons particulières et de voitures. La population prenait ensuite le relais, ont rapporté des témoins dans divers endroits de la capitale.
Bozizé en fuite. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a confirmé dimanche le départ du président centrafricain François Bozizé de Bangui, sans indiquer sa destination. "Alors que se confirme le départ de Bangui du président Bozizé, j'appelle toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue", a-t-il déclaré dans un communiqué. Paris "appelle toutes les parties au calme et au dialogue autour du gouvernement" d'union nationale, issu de l'accord de Libreville, selon un communiqué de l'Elysée.
François Bozizé était arrivé au pouvoir par la force en 2003. Les rebelles accusent le chef de l’État de ne pas avoir respecté un accord de paix conclu en janvier prévoyant leur intégration dans l'armée
Des troupes françaises sur place. La France a envoyé au cours du week-end 300 soldats en renfort en Centrafrique pour assurer la sécurité de ses ressortissants, a annoncé dimanche le porte-parole de l'état-major des armées, le colonel Thierry Burkhard. Selon le colonel Burkhard, un poste de commandement tactique et deux compagnies de soldats français stationnés au Gabon ont été amenés par voie aérienne à Bangui dans la nuit de vendredi à samedi et dans l'après-midi de dimanche. Ce sont au total 300 soldats qui s'ajoutent aux 250 soldats français qui étaient déjà stationnés à Bangui, a-t-il précisé.
Des mesures pour les ressortissants. "Nous avons demandé à nos ressortissants de rester chez eux", selon une source diplomatique. Des mesures ont été prises pour protéger les ressortissants français, a indiqué une autre source diplomatique. Le Conseil de sécurité des Nations unies, qui s'est réuni vendredi à la demande de la France, demeure saisi de ce sujet, a précisé le Quai d'Orsay.