L’INFO. C’est une première à Bangui. Après des semaines d’affrontements dans la capitale centrafricaine, des rebelles de la Séléka et des combattants chrétiens ont réussi à mettre en place un cessez-le-feu dans leur quartier dimanche. Des soldats des deux camps ont même fraternisé. Mais ailleurs, une telle entente n’est pas à l’ordre du jour.
>> Gwendoline Debono, envoyée spéciale d’Europe 1 à Bangui, a rencontré ces groupes armés qui se ont partagé "un coup" ensemble.
Le hasard s’est chargé du symbole. C’est sur un pont que pour la première fois les deux ennemis se sont réunis. "Je pensais que c’était de vulgaires voyous", explique le capitaine Souleimane, qui tient les positions des rebelles de la Séléka et qui se dit désormais sur "les mêmes balances" que ses adversaires.
"On s’est vus, on est allés jusqu’au marché, on a partagé un coup ensemble", raconte le capitaine, qui reste tout de même sur ses gardes. A en croire le caporal chef qui commande la position chrétienne, "le plus dur c’est la population civile, c’est eux qui enveniment les choses. Entre nous, les militaires, le courant passe bien".
Dans le centre de Bangui, ce sont en effet bien des civils qui raclent leurs machettes en guettant un ancien ministre de la Santé publique et qui font cette réponse glaçante : "nous voulons juste le tuer parce qu’il fait partie des musulmans".
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REPORTAGE - En Centrafrique, le silence des lames