L’INFO. Il faut être présent : c’est le leitmotiv de l’opération qui se prépare en Centrafrique. Jean-Yves Le Drian a annoncé mardi sur Europe 1 que “environ un millier de soldats” devraient être envoyés sur place. L’opération ne devrait néanmoins pas ressembler à celle toujours en cours au Mali. Les troupes mobilisées sont issues de la région et aucun avion de chasse ne devrait être utilisé. Cela a un avantage : ne pas plomber le budget des opérations extérieures.
Des renforts du Gabon. Depuis 2002, la France est présente en Centrafrique dans le cadre de l’opération Boali. Environ 250 soldats protègent l’aéroport de Bangui, la capitale. Le budget alloué pour ces soldats se situe entre 10 et 15 millions d’euros par an.
Depuis avril 2013, cette troupe a été renforcée par un bataillon venant du Gabon, les hommes sur place sont désormais 400. L’objectif, selon les informations d’Europe 1, est de faire monter ce nombre à 1.200 soldats dès le feu vert de l’ONU.
Les 800 soldats manquant devraient venir des forces stationnées au Gabon, à quelques centaines de kilomètres. Ces troupes, classées parmi les “forces de présence” dans les budgets de la Défense consécutifs, sont déjà financées. Leur mobilisation ne coûtera donc pas plus cher.
Ce ne sera pas un Mali bis. De manière générale, l’opération en Centrafrique ne devrait pas coûter aussi cher que Serval au Mali. Principale raison : les avions devraient rester au sol.
D’après les informations d’Europe 1, même si un avion cargo chargé de matériel a décollé mardi matin pour Bangui, aucun bombardier ou avion de chasse ne devrait survoler la Centrafrique. A 39.000 euros l’heure de vol sur Rafale, on imagine facilement l’économie générale réalisée.
Les opérations extérieures restent coûteuses. Et si l’objectif économique ne semble pas avoir été un argument concernant le choix de la méthode employée, il n’empêche qu’une opération à moindre coût soulagerait le budget des opérations extérieures de la France. Depuis 2005, ce dernier a doublé.
A terme, on ne sait néanmoins pas à quoi pourrait ressembler l’opération en Centrafrique ni combien de temps elle pourrait durer. “S’il s’agit de restaurer dans un premier temps la sécurité de Bangui et à proximité, ça ne devrait pas être très compliqué et ne devrait pas prendre énormément de temps”, a analysé le général Jean-Paul Thonier, spécialiste des opérations en Afrique.
“Mais s’il s’agit de restaurer la sécurité de l’ensemble de la RCA, on entre dans une opération de longue haleine qui nécessitera des volumes de forces, un accompagnement logistique et énormément de temps”, a-t-il ajouté.