Officiellement, ils ne sont pas morts, selon les autorités, ils n’auraient même jamais été arrêtés : faute de connaître leur sort, 2.918 Syriens sont "portés disparus" depuis le début de la contestation contre le régime de Damas en mars dernier, a révélé cette semaine l’ONG Avaaz.
Une disparition par heure, depuis le 15 mars
Selon un terrible décompte de l’ONG, cela équivaut à une disparition par heure durant les cinq mois écoulés. Et le phénomène va croissant : pendant la seule semaine écoulée, 1.000 personnes se sont ainsi volatilisées. Pour l’organisation, le régime entend ainsi "réprimer la contestation avant le début du ramadan" la semaine prochaine.
Car le sort de ces disparus ne fait guère de doute pour l’ONG : ils ont été arrêtés mais le régime refuse de le reconnaître.
Un portfolio des disparus
Pour obtenir leur libération, une campagne d'opinion a été lancée mercredi, avec une pétition en ligne. Bientôt, ces disparus auront un visage. Aidée par deux organisations syriennes de défense des droits de l'Homme, Avaaz travaille, en effet, à un site internet (encore au stade de test), avec l’identité, la photo et les circonstances de la disparition de chacun.
Outre ces 3.000 disparus, 26.000 arrêtées à un moment ou à un autre depuis mars 2011 et 12.617 sont toujours en détention. Le nombre de personnes tuées depuis le début de la contestation est évalué à 1.634 personnes.