L’INFO. Leur présence parmi les assaillants du centre commercial de Nairobi n’a pas été confirmée. Mais il est avéré que des dizaines de citoyens américains ont quitté les États-Unis ces dernières années pour rejoindre les rangs des shebab somaliens, à l’origine de l’attaque sanglante de Westgate, au Kenya. Europe1.fr fait le point sur ce phénomène qui inquiétait déjà le Congrès américain en 2011.
> ZOOM : Une attaque minutieusement préparée
Un assaillant originaire du Minnesota ? La ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, a indiqué qu’au moins un des assaillants du Westgate était originaire du Minnesota. Des sources faisaient état de deux ou trois Américains ayant pris part à l'attaque, un chiffre que le FBI a indiqué mardi ne pas pouvoir confirmer.
La "petite Mogadiscio" de Minneapolis. Ces informations inquiètent la forte communauté somalienne vivant aux États-Unis, particulièrement dans le Minnesota. A Minneapolis, le quartier pauvre de Cedar-Riverside est surnommé "la petite Mogadiscio", indique la chaîne américaine CBS. Quelque 32.000 Somaliens ou Américains d’origine somalienne y vivraient, selon Le Monde. Les Somaliens de Minneapolis ont condamné l’attaque des shebab, mais la ville, et l’État du Minnesota, sert de vivier de recrutement aux islamistes. En 2008, Shirwa Ahmed, originaire de Minneapolis, a ainsi été le premier Américain connu à mener une attaque suicide pour les shebab.
Le mois dernier, trois "martyrs", eux aussi originaires du Minnesota, ont été filmés dans une longue vidéo de recrutement des shebab. On peut y entendre l’un des trois shebab affirmer en anglais : "c’est cela le vrai Disneyland". La cible est clairement identifiée, puisqu’une vue de Minneapolis apparaît au début de la vidéo, indique The Guardian.
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Une vingtaine d'Américains suspectés. Au total, plus de 20 jeunes hommes issus de cet État auraient rejoint les rangs des shebab ces dernières années, selon le FBI. Et en 2011, le Congrès américain notait, après enquête, que les autorités étaient sans nouvelles de 21 Américains engagés avec les shebab. De quoi "poser une menace directe" pour la sécurité du pays. Peter Bergen, le directeur du centre de réflexion New American Foundation, lie l’engagement de ces Américains à l’invasion de la Somalie par les troupes éthiopiennes en 2006, vues par les shebab comme une "armée de croisés", écrit-il sur CNN.com. La question est prise très au sérieux aux États-Unis, où le FBI mène depuis plusieurs années une enquête sur les djihadistes du Minnesota, baptisée "Opération Rhino".