Ce sont des naufragés de la révolution libyenne. 23 jeunes hommes d’une trentaine années sont actuellement en formation de pilote de ligne en France. Ils suivent les cours de l’Ecole nationale de l’aviation civile (ENAC) de Toulouse, grâce à un partenariat entre leur compagnie aérienne, l’Afriqiyah, et l’établissement. A 1.500 kilomètres de Tripoli, ils vivent à distance les tiraillements de leur pays.
Une angoisse permanente
Tout comme en Libye, il y a les pro et les anti-Kadhafi parmi les 23 élèves-pilotes. Des divergences politiques ne les empêchent pas de rester unis. Dans l’école, ils restent en clan, au milieu des 2.000 étudiants du campus, l’angoisse au ventre.
Ils sont depuis le début du conflit sans aucune nouvelle de leur compagnie aérienne. Pire encore que ce sentiment d’abandon : ils se tourmentent en permanence pour leurs familles, restées en Libye. Leur souffrance est d’autant plus grande qu’ils voient leur pays d’accueil participer aux bombardements de leur pays.
Pas facile dans ces conditions de rester concentrer dans leurs études. C’est pourquoi, d’un commun accord avec la direction de l’école, ils ont interrompu les cours pendant deux semaines. L’école les a pris sous leur aile, comme l’explique au micro d’Europe 1 Jean-Louis Latieule, le chef de cabinet de l’Enac.
"On essaye de les tenir dans une sorte de cocon" :
Pour garantir toute leur sécurité, l’Enac a même pris contact avec les autorités françaises pour s’assurer que les élèves libyens puissent continuer leurs cours. Une décision que la France a acceptée.
Ces futurs pilotes civils doivent rester en France jusqu’en juin 2012. Après cette formation de base réalisée à leur rythme, ils devront passer d’autres qualifications avant de piloter différents appareils.