Ils ont tenté leur chance en France, mais pour beaucoup, c'est la déception. De nombreux clandestins tunisiens sont arrivés dans l'Hexagone par bateau après avoir transité par l'île italienne de Lampedusa. Au final, l'eldorado espéré s'est transformé en grosse galère. Ainsi, dans le sud de la banlieue parisienne, une centaine d'entre eux tentent de s'en sortir au mieux.
Agés de 16 à 30 ans, ce sont uniquement des hommes. Leur souci principal : ne pas se faire repérer. Ils tentent ainsi de se fondre dans la masse, habillés de jeans, tee-shirts et sweats. Quand ils croisent la police, ils ont une seule technique : rester naturel et sourire.
Ils ont compris rapidement qu’ils dérangeaient
A leur arrivée en France, il y a moins de deux mois, ils ont pu dormir chez des membres de leur famille installés en France. Des vêtements et des téléphones portables leur ont été offerts mais rapidement, ils ont compris qu'ils dérangeaient. C'est le cas d'Anis qui dort dans les jardins publics. De son côté, Karim est arrivé avec ses deux frères et 500 euros en poche. Une somme qui s'est déjà envolée.
"C'est la galère", explique Karim au micro d'Europe 1 :
Si ces clandestins racontent les galères du quotidien, ils changent diamétralement de discours quand ils communiquent avec leurs proches restés en Tunisie. Plusieurs raisons à cela : de la fierté mais aussi la volonté de pas inquiéter leurs familles. Souvent aussi ils ont emprunté beaucoup d'argent pour faire le voyage, entre 800 et 1.200 euros.
Rentrer sans honte au pays
Pour le président d'une association qui s'occupe des clandestins tunisiens, il faut entamer le dialogue avec eux et "leur parler franchement". "Il faut leur dire que la France est incapable de donner les papiers à ces gens-là", estime Béchir Amsallem.
"Il faut leur parler franchement", tranche un responsable associatif :
Selon ce responsable associatif, il faut avant tout débloquer en urgence des aides de 1.000 ou 1.200 euros afin que ces hommes puissent rembourser leurs dettes au retour et rentrer sans honte dans leur pays. Pour bâtir de nouveaux projets en Tunisie.