L’info. Elles l’appellent par son surnom, Jahar. Aux États-Unis, certaines adolescentes ont développé une véritable fascination pour Djokhar Tsarnaev, le suspect des attentats de Boston, âgé de 19 ans. Entre théories complotistes et idolâtrie, elles n’hésitent pas à s’afficher sur les réseaux sociaux, note le New York Post.
"J’aime Justin Bierber et j’aime Jahar". "Je sais qu’il est innocent, il est bien trop beau". Ces mots sont ceux d’une jeune utilisatrice de Twitter, @FreeJahar97, qui dit s’appeler "Gianna" et avoir 16 ans. "Oui, j’aime Justin Bierber et j’aime Jahar, mais cela n’a rien à voir avec le fait que je le soutiens", écrit l’ado.
Yes i like Justin Bieber and i like Jahar but that has nothing to do with why i support him. I know hes innocent, he is far too beautiful.— OMG Free Jahar! (@FreeJahar97) April 25, 2013
Comme elle, d’autres jeunes filles n’hésitent pas à clamer haut et fort leur soutien au suspect, en utilisant notamment le hashtag #FreeJahar. Alisha, une jeune Texane de 18 ans, veut par exemple se faire tatouer une citation de Djokhar Tsarnaev sur le bras.
@troycrossley getting one of jahars tweets tattooed on me tomorrow. I guess you could say I'm a #freejahar supporter. ;)— wiz (@keepitbluntedd) May 7, 2013
L’ado assure avoir lu tous les tweets postés par son "idole". Elle jure qu’elle n’est pas une "groupie" et soutient que les preuves contre lui ne tiennent pas. Selam, elle, ne s’embarrasse avec de telles précautions : "je m’en fiche que Jahar soit un terroriste, il est mignon et je ne veux pas qu’il meure".
i don't even care if jahar is a terrorist he's cute i don't want him to die.— Selam. (@baddierauhl) April 20, 2013
Fictions et théories du complot. Le suspect de ces attentats qui ont fait trois morts inspire aussi des écrivains en herbe, auteurs de fictions publiées en ligne et mettant en scène des fantasmes déroutants. Sur Facebook aussi, Djokhar Tsarnaev a aussi ses "fans", qui clament son innocence. Plus de 6.000 personnes ont déjà rejoint la page intitulée "Dzhokhar Tsarnaev Free Jahar Movement", selon laquelle le jeune homme aurait été victime d’un complot. "Il s’agit de personnes aux idées conspirationnistes, qui ne croiront rien de ce que le gouvernement dira", analyse Thomas Hegghammer, un spécialiste du terrorisme, dans Wired.
Magnotta aussi avait ses "fans". Le phénomène des ados fans de tueurs n’est pas nouveau. Luka Rocco Magnotta, le "dépeceur de Montréal", arrêté en 2012, a eu les siens au Canada. Quant à Ted Bundy, un tueur en série ayant sévi aux États-Unis dans les années 70, il avait aussi ses "groupies", raconte au New York Post Sheila Isenberg auteur de "Les femmes qui aiment les hommes qui tuent", pour qui le fait de se faire tatouer les mots du terroriste présumé sur le bras n’est ni "normal", ni "sain".