Lorsque Dominique Strauss-Kahn est arrivé lundi matin au bras de sa femme Anne Sinclair au tribunal pénal de New York, il a été accueilli par une centaine de femmes de chambre. En uniforme bleu foncé et tablier blanc, elles ne cessaient de scander "Honte à vous, honte à vous !" :
Pendant l’audience, elles ont continué à protester, si bien que leur clameurs étaient audibles de l’intérieur de la salle. Et les manifestantes étaient toujours là lorsque l’ex-directeur général du FMI est sorti du tribunal.
"Shame on you", criaient-elles en anglais :
Accompagnées par le président du syndicat des employées d'hôtel, Peter Ward, les femmes de ménage, en majorité originaires des Caraïbes, sont venues témoigner leur solidarité vis-à-vis de Nafissatou Diallo, la victime présumée, elle-même femme de chambre au Sofitel. "Nous sommes venues dire que nous ne sommes pas des esclaves, que nous faisons notre travail", a martelé Joselyn Agresta, une Dominicaine de 43 ans employée au Plaza Hotel. Elle dit être venue "soutenir une compagne, qui a été agressée". "Beaucoup de gens pensent que parce qu'ils ont beaucoup d'argent ils peuvent tout se permettre, et que nous sommes des esclaves", a-t-elle poursuivi.
"On voit continuellement des abus"
"On voit continuellement des abus, la plupart du temps on ne dit rien, nous voulons le respect", a renchéri Lourdes Colon-Santos, également Dominicaine et employée du Hilton, une femme de 60 ans qui travaille dans l'hôtellerie depuis huit ans.
Le président du syndicat, Peter Ward, assure de son côté que la victime présumée a un cursus professionnel "impeccable", et se dit convaincu de la véracité de son témoignage. DSK, de son côté, a plaidé non coupable.