"Finis ton assiette ou tu n'auras pas de dessert ! Tu sais combien d'enfants ne mangent pas à leur faim dans le monde ?" Combien de fois avez-vous entendu cette phrase de la bouche de vos parents lorsque vous rechigniez à finir vos épinards... Selon le Fonds des Nations unies pour l'alimentation (FAO), plus d'un milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année.
Un tiers des aliments produits gaspillés
Au total, c'est un tiers des aliments produits chaque année sur la planète pour la consommation humaine qui sont perdus ou gaspillés, selon un rapport du FAO. Un volume qui équivaut à plus de la moitié de la production céréalière mondiale alors que près d'un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde.
Selon les experts du FAO, les pays industriels et les pays en développement gaspillent grosso modo les mêmes quantités de nourriture, soit respectivement 670 millions et 630 millions de tonnes. Mais pour des raisons différentes.
Entre 95 et 115 kg jetés par les Européens
Dans les pays en développement, les pertes alimentaires sont importantes "aux stades de la production, de la récolte, de l'après-récolte et de la transformation", en raison notamment d'"infrastructures défaillantes et de technologies dépassées", analyse le FAO. Dans les pays industriels, le gaspillage de nourriture "est trop souvent le fait des commerçants et consommateurs qui jettent à la poubelle des aliments parfaitement comestibles". En Europe et en Amérique du Nord, chaque consommateur gaspille entre 95 et 115 kg par an.
Le rapport du FAO ne se contente pas de dénoncer ces gâchis. Il suggère quelques solutions pratiques pour réduire le gaspillage. Dans les pays en développement, le FAO propose notamment d'investir davantage dans les infrastructures, le transport, la transformation et l'emballage.
Ne pas acheter que des "beaux" produits"
Pour les pays industriels, le FAO met aussi en cause les normes de qualité qui "exagèrent l'importance de l'aspect extérieur". Elle appelle donc les consommateurs, "disposés à acheter des produits dont l'aspect n'est pas exactement conforme aux normes pourvu qu'ils soient sûrs et bons", à exercer leur influence sur ces normes.
Autre suggestion : la vente directe des produits de la ferme au consommateur, donc sans se conformer aux normes des supermarchés. D'une façon générale, il conviendrait de changer les habitudes du consommateur, "généralement poussé à acheter plus de nourriture qu'il n'en a besoin", suggère le FAO.