Les images ont fait le tour du monde. Un chauffeur de taxi mozambicain est mort dans un commissariat en Afrique du Sud après avoir été attaché au camion de police et traîné à terre sur la route. L’arrestation du jeune homme de 27 ans a été filmée par l’un des nombreux passants ayant assisté à la scène. Une nouvelle fois, la police sud-africaine, réputée corrompue et violente, se retrouve sur la sellette.
Il était (juste) mal garé. Mardi soir, Mido Macia avait mal garé son taxi à Daveyton, près de Johannesbourg, quand il a été encerclé par la police. Le jeune homme a ensuite été menotté dans le dos, puis attaché au camion des policiers et traîné par terre, selon les images divulguées par les médias sud-africains.
L’arrestation de Mido Macia (ces images peuvent choquer) :
Moins de deux heures et demie plus tard, Mido Macia, placé en détention provisoire, a été retrouvé mort.
Des images "horribles". La mort de Mido Macia a suscité une vive émotion dans ce pays où la police a, de longue date déjà, mauvaise réputation. Jacob Zuma, le président sud-africain, a qualifié les images de "horribles, indignes et inacceptables", et ajouté : "aucun être humain ne devrait être traité ainsi". Quant aux policiers impliqués dans la mort du chauffeur de taxi, ils ont été mis à pied, mais pas arrêtés, comme le soulignent de nombreux internautes sur Twitter.
The cops responsible must not only be suspended they must be arrested #MidoMacia#Daveyton :(— olwetu molose (@xzoif) 1 mars 2013
"Les policiers responsables ne doivent pas seulement être suspendus, ils doivent être arrêtés".
Le Mozambique est "scandalisé". Dans son pays d’origine aussi, la mort de Mido Macia, qui vivait en Afrique du Sud depuis l’âge de 10 ans, a ému. L’affaire a même pris un tour diplomatique quand le ministre des Affaires étrangères mozambicain, Oldemiro Baloi, s'en est indigné. "Évidemment, nous sommes scandalisés par ce qui est arrivé. Il est très triste qu’une vie ait été perdue aussi stupidement", a-t-il déclaré. "Quelle que soit la dimension que l’on peut donner [à cette affaire] – humaine ou celle des relations entre les deux pays – c’est absolument inacceptable", a-t-il encore lancé, évoquant la "violence extrême" avec laquelle les Mozambicains sont traités en Afrique du Sud "quand ils commettent des crimes".
Dans la communauté mozambicaine en Afrique du Sud, ce drame rappelle en effet de mauvais souvenirs : en 2008, elle avait été violemment prise pour cible par des émeutiers. Au moins 50 migrants avaient alors péri et des milliers de Mozambicains avaient pris la décision de rentrer dans leur pays d’origine.