Elle est la première femme à occuper ce poste prestigieux. Julia Pierson, 53 ans, va être nommée par Barack Obama à la tête du Secret Service, la police d’élite chargée de la sécurité et de la protection des présidents américains. Julia Pierson aura sous ses ordres un organisme employant 3.500 agents et 1.400 salariés, avec un budget de plus d’un milliard d’euros. Et sa tâche s’annonce difficile : le Secret Service se relève à peine d’un scandale de prostitution retentissant qui avait sévèrement écorné son image l’année dernière.
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Des prostituées dans les chambres d’hôtel. C’est lors d’un déplacement de Barack Obama en Colombie pour un sommet que le scandale avait éclaté, en avril 2012. Avant l’arrivée du président, des agents s’étaient rendus sur place pour préparer la visite. Ils avaient fait monter des prostituées dans leurs chambres d’hôtel à l’issue d’une soirée passablement alcoolisée. Sur les treize policiers mis en cause dans cette affaire, neuf ont été limogés.
De nouvelles règles. Depuis ce scandale, un nouveau code de conduite a été mis en place, note le journal britannique The Telegraph. Les membres du Secret Service ont désormais interdiction de boire de l’alcool dix heures avant le début de leur service et ne peuvent pas ramener d’étrangers dans leurs chambres d’hôtel. Quant au prédécesseur de Julia Pierson, il a démissionné le mois dernier en présentant ses excuses.
Une culture macho. Mais cet épisode a surtout jeté une lumière crue sur la culture macho en vigueur au sein de l’équipe chargée de la protection de Barack Obama. Des voix se sont élevées pour réclamer que le prochain patron du Secret Service fasse le ménage, rapporte le Washington Post. Alors "en nommant une femme, la Maison-Blanche envoie un message : la culture du machisme ne sera pas tolérée", note The Guardian. Julia Pierson, qui travaille au Secret Service depuis trente ans, "est éminemment qualifiée pour diriger cette agence", a sobrement affirmé Barack Obama dans un communiqué, sans faire d’allusion au scandale.