Pape star. Dernier jour de l'opération "soutane blanche". Le pape François achève lundi à Jérusalem sa tournée au Proche-Orient. Au dernier jour de ce pèlerinage, il a exhorté musulmans, chrétiens et juifs à travailler "ensemble pour la justice et la paix". Le pape a par ailleurs demandé le libre accès des croyants aux lieux saints de Jérusalem.
Appel à la tolérance. Devant le grand conseil musulman, François a lancé un appel à refuser toute violence et intolérance au nom de Dieu. L'esplanade des Mosquées, que les musulmans appellent le "Noble sanctuaire" et les juifs "Mont du Temple", est un lieu saint pour l'islam comme pour le judaïsme.
Halte surprise. Le pape François a fait une étape surprise au mémorial des victimes israéliennes d'attentats à Jérusalem, accompagné par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. François, qui se rendait de la Vieille ville de Jérusalem vers Yad Vashem, le Mémorial des victimes de la Shoah, a effectué ce détour imprévu au lendemain d'une autre halte impromptue, devant la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie.
Réaction à la tuerie de Bruxelles. Au mémorial de Yad Vashem, le pape a dénoncé "la tragédie incommensurable" de la Shoah et "l'abîme" qu'elle a constitué pour l'humanité. La veille, François avait exprimé son "chagrin" après la tuerie du Musée juif de Bruxelles, rappelant qu'il ne devait "pas y avoir de place" pour l'antisémitisme.
Le mur des lamentations. Le pape François s'est ensuite recueilli devant le Mur des Lamentations, où il a glissé un message dans les interstices des pierres de ce lieu saint du judaïsme. Le pape argentin s'est approché seul du Mur, où il a posé une main durant plusieurs minutes de silence. Puis il a ouvert une enveloppe blanche, a déplié une feuille où se trouvait écrit un court message, qu'il a lu devant le mur, hors micros.
Selon une source vaticane, le message contenait le "Notre Père" en espagnol. Puis il a remis la feuille dans l'enveloppe qu'il a déposée dans la fente du mur, comme le font traditionnellement les juifs et comme l'avaient fait ses prédécesseurs Jean Paul II et Benoît XVI.
Hommage au père du sionisme. François s'est ensuite rendu au cimetière national du Mont Herzl, où il a fait déposer une grande gerbe aux couleurs jaune et blanche du Vatican sur la tombe du père fondateur du sionisme. C'est la première fois qu'un chef de l'Eglise catholique honore Théodore Herzl, bien que des activistes palestiniens l'aient exhorté à "ne pas ternir sa visite par de tels gestes".
Rapprochement historique. Avant son retour au Vatican, il rencontrera également de nouveau des religieux de différentes confessions chrétiennes, en particulier orthodoxes, dans un rapprochement historique qui a justifié ce pèlerinage, 50 ans après le sommet historique à Jérusalem entre le pape Paul VI et le chef de l'Eglise orthodoxe de l'époque, Athénagoras. Les chefs catholique et orthodoxe ont signé dimanche une déclaration commune, en faveur d'un rapprochement entre leurs Eglises, près de dix siècles après le grand schisme qui les a séparées.
Sécurité. Avant la fin de son pèlerinage, le pape François célébrera aussi une messe au Cénacle à Jérusalem, un site sacré pour les chrétiens, juifs et musulmans, qui cristallise les tensions dans la Ville sainte. La police israélienne a dû prendre des mesures d'éloignement à l'encontre de plusieurs dizaines d'extrémistes juifs, soupçonnés de vouloir perturber le séjour du pape, notamment aux abords du Cénacle.
Un voyage politique. Ce voyage au Proche-Orient pourrait connaître des retombées politiques immédiates, puisque le président palestinien Mahmoud Abbas et son homologue israélien Shimon Peres ont accepté l'invitation lancée dimanche par François. Ce dernier a en effet invité Shimon Peres et Mahmoud Abbas à se joindre à lui au Vatican pour "une prière intense en invoquant de Dieu le don de la paix"
PHOTOS - La visite du pape au Proche-Orient
SYMBOLE - Le pape François en Cisjordanie : une journée forte en symboles
SÉCURITÉ - "Opération soutane blanche" pour la venue du pape à Jérusalem